Les familles et les établissements scolaires sont appelés à sensibiliser davantage les jeunes aux risques de contamination par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), a souligné mardi 1er novembre à Rabat la présidente de l'Organisation panafricaine de lutte contre le Sida (OPALS-Maroc), Nadia Bezad. "Il est impératif de sensibiliser la population et particulièrement les jeunes aux risques de contamination par le VIH", a déclaré à la MAP Mme Bezad lors d'une campagne de sensibilisation et une journée portes ouvertes de l'OPALS-Maroc, initiées à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Syndrome d'Immunodéficience acquise (SIDA), mettant en avant le rôle indéniable des établissements scolaires, des familles et de la société civile dans la lutte contre la propagation du SIDA et la sensibilisation des jeunes face aux risques de contamination. Les parents, enseignants et médecins doivent s'engager dans la dynamique de lutte contre le VIH en offrant aux jeunes une éducation sexuelle et reproductive sans tabous, a-t-elle indiqué. La présidente de l'OPALS-Maroc n'a pas manqué d'attirer l'attention sur l'impact significatif de la pandémie de Covid-19 et des mesures sanitaires mises en place dans les campagnes de sensibilisation et de prévention du VIH. En effet, les campagnes de sensibilisation, de dépistage et de prévention ont été suspendues pendant le confinement sanitaire, a-t-elle déploré, relevant que pour faire face à cette problématique, l'association a décidé de fournir aux patients des traitements suffisants pour trois mois au lieu d'un pour éviter tout déplacement supplémentaire. Par ailleurs, elle a mis en évidence les avancées notables du Maroc en termes de sensibilisation de la population dans les domaines de la santé sexuelle et reproductive, avec notamment l'adoption en 2019 des recommandations de l'OMS sur les soins auto-administrés (self-care) en la matière, ainsi que le lancement de la première application des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive. Cette application multilingue (arabe, français et anglais), explique-t-elle, s'intéresse à plusieurs sujets liés à la santé sexuelle et reproductive dans un cadre aussi bien éducatif que ludique. Pour sa part, le responsable du programme des jeunes à l'OPALS-Maroc, Ali Chenaoui, a souligné l'importance du dépistage précoce et de la prévention contre tous les risques de transmission du Sida. Il est important de cibler majoritairement les jeunes et adolescents davantage exposés aux risques des rapports sexuels non protégées, a-t-il insisté, affirmant la nécessité de bannir tous les tabous et d'aborder les sujets du Sida et des maladies sexuellement transmissibles, en particulier, au sein des établissements scolaires et des familles. Selon le ministère de la santé, le VIH est un rétrovirus qui s'attaque aux cellules du système immunitaire et les détruits ou les rend inefficaces. Aux premiers stades de l'infection, le sujet ne présente pas de symptômes. Cependant, l'évolution de l'infection entraîne un affaiblissement du système immunitaire et une vulnérabilité accrue aux infections opportunistes. le SIDA est le dernier stade de l'infection à VIH et peut se déclarer au bout de 10 à 15 ans. Les antirétroviraux permettent de ralentir son évolution. Quelque 21.000 personnes seraient séropositives au Maroc, d'après les statistiques du département. L'OPALS-Maroc est une association à but non lucratif, reconnue d'utilité publique en 2002. Depuis sa création en 1994, elle est engagée dans la lutte contre le VIH et le SIDA. Elle offre des services médicaux, psychologiques, juridiques et sociaux à travers un réseau de volontaires et d'agents communautaires positionnés dans les différents Centres de Traitement Ambulatoires (C-TA), implantés dans 11 des 12 régions du Royaume.