L'exécution de la loi de Finances (LF) au titre de l'exercice 2020 dégage, à fin août 2020 une baisse des recettes de 13,8 milliards de dirhams (MMDH), soit de 8,8% par rapport à la même période un an auparavant, a fait savoir, lundi à Rabat, le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, qui présentait devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, l'exécution de la LF-2020, le projet de loi de finances (PLF-2021) et la programmation budgétaire triennale. Au détail, les recettes fiscales ont reculé de 11,5 MMDH (ou de 8,3%) au terme des huit premiers mois de cette année, a précisé M. Benchaâboun, ajoutant que l'impôt sur le revenu (IR) a accusé une baisse de 1,9 MMDH, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 3,7 MMDH, la taxe à la consommation (2,5 MMDH) et les droits d'enregistrement et timbres (2,4 MMDH), tandis que les recettes non fiscales se sont repliées de près de 2,3 MMDH. Parallèlement, M. Benchaâboun a relevé que les dépenses ont augmenté de 9 MMDH, soit de 5,8%, tandis que les frais d'émission ont régressé à environ 40 MMDH, notant que le taux d'achèvement a atteint 56,4%. Compte tenu de ces évolutions, le déficit budgétaire s'est aggravé de 15,8 MMDH, a-t-il indiqué. Hors fonds spécial pour la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), ce déficit ressort à 55,5 MMDH, soit une hausse de 25%. En outre, le ministre a fait savoir que le gouvernement révisera ses prévisions de croissance économique à -5,8% à fin 2020, notant que ces prévisions dépendent de la situation épidémiologique du Royaume. M. Benchaâboun a, par ailleurs, souligné que la valeur ajoutée du tourisme a chuté de 50%, alors que celles du transport et du commerce ont baissé respectivement de 12% et 9,1%, ce qui a impacté négativement le produit intérieur brut (PIB). Au volet du financement de l'économie, le ministre a fait état d'une hausse des crédits bancaires de quelque 29 MMDH durant les sept premiers mois de 2020 et ce, en faveur des entreprises et des particuliers, ainsi que d'une diminution du taux d'intérêt à 4,58% en moyenne. Pour ce qui est de l'inflation, M. Benchaâboun a estimé qu'elle devrait atteindre 0,6% au terme de cette année contre 0,2% en 2019, tandis que le chômage dépasserait les 13% à fin 2020. "Nous présentons aujourd'hui les enjeux et les défis auxquels nous faisons face et ce, conformément à la loi organique des finances. Nous sommes en train de préparer un projet d'orientations pour le présenter au Conseil des ministres, ainsi que le projet de loi de finances au titre de l'exercice 2021", a-t-il dit. Cette crise, a soutenu le ministre, constitue une occasion d'accélérer plusieurs réformes structurelles et sectorielles, ajoutant que cela nécessite un consensus autour des priorités.