Le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu'il allait réunir jeudi les experts du comité d'urgence afin d'évaluer l'évolution de la pandémie, trois mois après la déclaration d'urgence sanitaire internationale. Face aux critiques qui se multiplient à l'encontre des autorités sanitaires mondiales, Tedros Adhanom Ghebreyesus a une fois de plus détaillé toutes les actions prises depuis janvier, et annoncé qu'il "convoquera à nouveau demain le comité d'urgence (...) pour évaluer l'évolution de la pandémie". Le 30 janvier, l'OMS a décrété que la situation correspondait à une "urgence sanitaire de portée internationale", le niveau le plus élevé d'alerte, et le Règlement sanitaire international prévoit que le comité d'urgence soit réuni au moins une fois tous les trois mois. C'est la première fois que Tedros Adhanom Ghebreyesus convoque à nouveau ce comité depuis le 30 janvier. Il y avait alors dans le monde, en dehors de la Chine, 82 cas et aucun décès, selon l'OMS. Le nouveau coronavirus, apparu en décembre en Chine, s'est depuis propagé partout dans le monde, faisant plus de 217 400 morts. "Au cours de ces trois mois, l'OMS a travaillé jour après jour pour tirer la sonnette d'alarme, soutenir les pays et sauver des vies", a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus. Si un grand nombre de pays ou de dirigeants ont apporté leur soutien à l'OMS, certains ont commencé à émettre des doutes ou des critiques. Les Etats-Unis ont eux suspendu leur financement à l'organisation. Ils l'accusent d'avoir trop tardé à sonner le tocsin afin de ne pas froisser Pékin. En Australie, les autorités ont elles demandé l'ouverture d'une enquête indépendante sur la lutte mondiale contre la pandémie de nouveau coronavirus et sur la façon dont l'OMS a géré la crise. A Genève, le patron de l'OMS a répété mercredi que l'organisation s'était engagée à faire preuve de "transparence", réitérant également son appel à "l'unité au niveau national et la solidarité au niveau mondial". "Plus que jamais, la race humaine doit s'unir pour vaincre ce virus", a-t-il insisté."Je l'ai déjà dit: ce virus peut faire des ravages... plus que n'importe quelle attaque terroriste. Il peut provoquer des bouleversements politiques, économiques et sociaux", a-t-il averti.