* Non-adjudication de la maturité 15 ans pour calmer les spéculateurs. * L'émission à 30 ans sur une base mensuelle bien accueillie par les IVT. Les intermédiaires en valeurs du Trésor (Attijariwafa bank, BCP, BMCE, BMCI, CDG et Médiafinance) ont tenu une réunion avec la Direction du Trésor le 15 février courant aux fins de discuter de la forte baisse des rendements obligataires et de la normalisation des méthodes obligataires. L'essentiel de l'ordre du jour semble avoir été consacré au premier point cité ci-dessus, au regard des divergences de vue entre les IVT et le Trésor. Pour ce dernier, inquiet par rapport à la détente significative des taux entamée depuis le début de l'année, il est souhaitable que la baisse des taux soit progressive et modérée dans un contexte de marché monétaire surliquide qui nourrit une demande en titres BDT. De plus, la non-adjudication de la maturité 15 ans est un signal fort de la part du Trésor pour calmer l'esprit spéculatif de certains opérateurs du marché obligataire. Par ailleurs, le rythme des levées nettes (environ 11 Mds de DH) opéré par le Trésor depuis le début de l'année est jugé normal et quasiment comparable sur une année glissante. Cela est imputable aux contraintes budgétaires qui reviennent chaque début d'année, notamment le remboursement des arriérés (pétroliers), les décalages entre décaissements et encaissements, les tombées de la dette extérieure En outre, le Trésor ambitionne de dynamiser la demande sur la partie courte et moyenne de la courbe : il envisage, en cela, d'accepter un léger réajustement à la hausse du 52 semaines de quelques points de base. Enfin, le Trésor a exprimé son inquiétude quant à l'effritement de la demande sur le marché primaire durant les mois à venir, sachant qu'on est en début d'année, remettant en cause son programme de financement, ainsi que sa présence sur l'ensemble de la courbe. Pour leur part, les IVT se sont prononcés sur la poursuite de la baisse des rendements sous l'effet de la raréfaction du papier long sur le marché secondaire et de la demande grandissante favorisée due au repositionnement des institutionnels et des différents opérateurs du marché en ce début d'année. Selon eux, le marché obligataire devrait s'autoréguler au fur et à mesure par les forces du marché, à savoir un équilibre entre l'offre et la demande. Par ailleurs, les IVT ont bien accueilli l'émission à 30 ans sur une base mensuelle, puisqu'ils se prononçaient sur la base de leur propre simulation préliminaire sur un niveau contenu dans une fourchette de 6,25%-6,40%. Néanmoins, ils sinterrogent sur le niveau du 30 ans qui sera issu de la méthode de calcul du Trésor. Concernant la normalisation obligataire, le Trésor estime que l'état d'avancement du projet est satisfaisant. Il est d'ailleurs prévu de publier une courbe des taux pleins issue d'une interpolation linéaire entre les TMP adjugés lors de chaque séance adjudicataire.