* Comment optimiser le couple risque-rendement, et ce quel que soit l'horizon de placement de l'épargnant. * Cette opération devient d'autant plus délicate dans un univers de placement élargi et empreint d'une forte volatilité. Dix ans après la réforme, le marché boursier semble avoir acquis une certaine maturité au regard de la professionnalisation des opérations ainsi que de la complexification des opérations. C'est dans cet esprit que BMCE Bourse a élaboré une recherche institutionnelle intitulée : Place boursière de Casablanca : quelle stratégie gagnante ? Cette étude est destinée aux gestionnaires de fonds et peut également être adoptée par les patrimoniaux. Dans cette étude, les analystes de BMCE Bourse se sont inspirés de la célèbre théorie des dogs de Peter Lynch et dans laquelle il a mis en évidence l'efficacité de la stratégie Dividend Yield élevé. D'après l'étude, le but est d'évaluer la performance des stratégies sur un échantillon de valeurs à forte volatilité au cours des dix dernières années. La période choisie s'étale de 1995 à 2005. Ce choix est motivé non seulement par la présence d'un cycle boursier complet, mais aussi par la disponibilité des données. Les faits ayant marqué la Bourse de Casablanca au cours de cette période sont l'enregistrement d'un taux de croissance annuel moyen de plus de 22% au cours de la période 1995-98, une forte correction jusqu'en novembre 2002 suite à l'éclatement de la bulle spéculative formée auparavant, accusant une perte annuelle moyenne de 10,5% et une forte expansion des principaux baromètres de la BVC depuis fin 2002. La méthodologie retenue repose sur le principe d'investir dans un portefeuille uniquement constitué d'actions liquides cotées à la BVC. Par ailleurs, les critères de formulation des stratégies doivent répondre aux caractéristiques minimales exigées, à savoir la simplicité, la reproductibilité, la compréhensibilité et le systématisme. Ainsi, neuf stratégies d'investissement ont été bâties autour de trois multiples de valorisation fondamentaux : Dividend Yield, Price Earning Ratio et Price to Book. D'après les rédacteurs de l'étude, chaque pool de valeurs est composé de dix titres dont les pondérations sont établies en fonction du critère de performance retenu associé à la stratégie cible. Après la première phase de conception, les portefeuilles sont mensuellement revalorisés et révisés au terme du premier trimestre de chaque année. Enfin, les performances de ces portefeuilles sont comparées à celles du Madex-RB. Résultats Le portefeuille découlant de la stratégie Dividend Yield (D/Y) affiche une performance annuelle moyenne de 3% sur la période 1995-2005. Par phase du cycle boursier, les stratégies D/Y s'alignent sur un niveau de performance similaire entre 1995 et 2001. Reste qu'à partir de cette date, la stratégie D/Y enregistre une hausse exponentielle s'élevant à 25,5% en moyenne par an contre des progressions cantonnées à 4,1% pour le portefeuille D/Y faible et à 18,1% pour le Madex-RB. Cette expansion résulte de l'important effort de distribution opéré entre 2003 et 2005 par plusieurs sociétés cotées en vue d'une optimisation de leurs structures bilantielles, ce qui a fortement dopé les rendements boursiers. Pour ce qui est de la stratégie du Price Earning Ratio, le portefeuille constitué sur la base du multiple P/E faible dégage des gains annuels moyens de 11,5% entre 1995 et 2005, sur-performant tant sa stratégie inverse que le Madex-RB, lesquels affichent des évolutions respectives de - 9,6% et de 8,2% en moyenne par an. Par ailleurs, la sélection d'actions découlant de la stratégie PER faible affiche un rendement annuel moyen supérieur à celui généré par le portefeuille « baisse du PER » dont la performance se limite à 7% en moyenne par an. S'agissant de la rentabilité par unité de risque total du portefeuille PER faible, celle-ci ressort à 24% comparativement à - 90,6% pour la stratégie PER élevé et à 3,2% pour le baromètre des valeurs les plus liquides. Les analystes de BMCE Bourse annoncent qu'entre 1995 et 2005, les stratégies basées sur le Price to Book sous-performent largement le marché. En effet, le portefeuille respectant le critère Price to Book faible réalise un gain annuel moyen de 7,3% contre 8,2% pour le Madex-RB. Pour sa part, la sélection de valeurs traduisant la stratégie Price to Book élevé ne laisse ressortir qu'un accroissement de 1,4% en moyenne par an. En effet, la valorisation sur la période 1995-2005 des portefeuilles constitués dévoile les résultats suivants : sur l'intégralité du cycle boursier sous revue, l'approche PER faible démontre sa suprématie. En effet, dans un contexte de croissance modérée et de correction majeure, cette stratégie s'aligne sur la performance du marché tout en affichant des niveaux de risque faibles. Les pools de valeur traduisant les stratégies Price to Book affichent des rendements tant absolus qu'ajustés au risque nettement inférieurs à ceux du marché. Ils sont par conséquent non recommandables. Enfin, il apparaît clairement que la sélection d'actions découlant des stratégies de type value sur-performe celle à caractère growth.