Volonté de changer ou simple effet dannonce ? En tout cas, la sanction du CDVM est tombée. La Sonasid écope dun avertissement et de 67.000 DH damende. Ses administrateurs ont été enjoints «dassumer leurs responsabilités légales et de prendre les mesures adéquates afin que les dirigeants remplissent les obligations de bonne information du public, dans le respect des dispositions légales et réglementaires en vigueur». Le sidérurgiste doit également publier cette décision sur son site Internet : nous avons vérifié, cela a été fait. En gros, le gendarme du marché reproche donc à la Sonasid, qui a présenté des résultats en berne au titre du premier semestre 2010, de navoir pas procédé à un «profit warning» (www.financesnews.ma). Bien. Comme lon sen doutait, cette information a rapidement fait le tour de la presse : une sanction disciplinaire «courageuse» pour certains, «symbolique» pour dautres, si ce ne sont les deux. A peine na-t-on pas qualifié la décision du CDVM dhéroïque ! Et cela peut, dans une toute petite mesure, se comprendre. Car, en la matière, le gendarme du marché nest pas coutumier des faits. Par le passé, il a, en effet, maintes fois pris le marché à contre-pied en fermant sciemment les yeux sur certaines pratiques douteuses, voire frauduleuses qui ont mis à mal la réputation de la place. A tel point, aujourdhui, quune sanction du CDVM est tellement rarissime par rapport à tout ce qui se passe sur la place de Casablanca quelle est rapidement assimilée à un événement exceptionnel. En cela, il semble bien utile de rappeler, de temps à autre, que le CDVM est «Lautorité qui veille sur votre épargne», et qui est donc logiquement chargée de protéger les épargnants. Dès lors, il est pour le moins dommage, pour ne pas dire grave, que la normalité devienne exception et que lon en arrive à applaudir parce quil prononce une décision disciplinaire. Cest comme applaudir un automobiliste qui sarrête à un feu rouge. Par ailleurs, quelque chose dautre interpelle certaines intelligences : le montant de lamende, à savoir 67.000 DH. Cette amende infligée à la Sonasid (au profit du Trésor public !, cest important de le souligner) est-elle à la hauteur du préjudice subi par tous ces investisseurs en Bourse induits en erreur ? Je vous laisse répondre à cette interrogation. Et, surtout, que gagnent-ils en retour ? Pas grand-chose. Si ce nest, peut-être, la «satisfaction» de voir que, quelque part, cette affaire a retenu un tant soit peu lattention du CDVM. Bien maigre consolation. Mais, reconnaissons quand même que, par rapport à un passé récent, le gendarme du marché essaie, tant bien que mal, dasseoir valablement son autorité. Cest encore timide, mais bon, à force dessayer, ça viendra sûrement. Nous avons, à ce titre, toutes les raisons dêtre optimistes. Dautant que pour un cas similaire, sinon plus grave concernant notamment la Samir (www.financesnews.ma), le raffineur navait écopé que dun avertissement huit mois après la demande dexplications que lui avait servie le CDVM. Aujourdhui, il a réagi plus vite que Luky Luke, avec lamende en prime. Cest toujours ça de gagné (sic !).