Un taux de croissance de 5%, un taux d'inflation de moins de 2% et un déficit budgétaire de 3,5%. Cest, grosso modo, ce sur quoi table largentier du Royaume dans le cadre de la Loi de Finances 2011. Non sans souligner, comme il est de coutume, son caractère «volontariste». Un peu trop optimiste Mezouar ? En tout cas, lincertitude qui caractérise lévolution de léconomie mondiale appelle à une certaine réserve. Surtout que léconomie nationale prête le flanc à de nombreux facteurs exogènes, à cause notamment de sa forte ouverture sur linternational, ses connexions étroites avec les économies de partenaires étrangers, ainsi que de sa forte dépendance énergétique. Et sur ce registre dailleurs, la grande inconnue reste toujours lévolution du cours du baril de lor noir, dont les conséquences sur le Budget de lEtat peuvent être assez néfastes, pour ne pas dire désastreuses. Pour dire que, dans le contexte dincertitude actuel, il sen faut de peu pour que la facture énergétique monte en flèche et que les prévisions actuelles soient revues à la baisse. Et ce, dautant que sajoute un facteur, endogène cette fois-ci, mais ô combien important : dame météo. De ses caprices dépend le taux de croissance. Car, une bonne campagne agricole est généralement synonyme dun taux de croissance du PIB acceptable, quand bien même lon assiste ces dernières années, de plus en plus, à un bon comportement du PIB non agricole. Cest dire que, malgré la bonne volonté de Mezouar, ses prévisions restent quelque part suspendues à une bonne campagne agricole et à la stabilité économique internationale. Et en attendant dy voir plus clair à ce niveau, il a choisi de grignoter sur ce qui peut lêtre : les dépenses publiques. En veillant, parallèlement, à préserver le pouvoir dachat des ménages et maintenir le soutien à linvestissement. Objectif global : préservation des équilibres macro-économiques. Comme toujours. On attend de voir maintenant la réaction du patronat.