* La performance ne se limite pas uniquement aux résultats sportifs, elle sétend à dautres paramètres tels que linfrastructure, lencadrement et les écoles de sport. * La vision actuelle est axée sur la professionnalisation mais elle est la résultante dune lente et longue évolution historique. La question de la performance est, certes, dans le quotidien des entreprises, mais elle lest également au cur du sport de par sa nature complexe. Partant du constat que le sport dans notre pays va mal depuis un certain nombre dannées, lécole de management ESCA a organisé récemment une conférence sous le thème : «Quelle performance pour les clubs sportifs au Maroc ?» Cette conférence intervient dans le cadre du cycle de conférences organisées par lécole et qui se veut un moyen doffrir un espace déchange autour des modèles et des pratiques en management. Le choix du thème nest pas fortuit. Il résulte de la médiocrité et des résultats en deçà des attentes qui ont marqué notre actualité sportive au cours des dernières années. Lautre motif important est notre acharnement à vouloir réaliser une réussite comme par le passé. «Les succès du passé sont exceptionnels. Ils sont basés sur le talent et lamour de la patrie, mais aujourdhui, le sport national va si mal», annonce amèrement Saïd Boukhari, représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il estime par contre quil est plus judicieux de se concentrer sur la performance des clubs sportifs que sur celle des équipes nationales. Tout simplement parce que promouvoir les clubs cest construire la base du sport. Le représentant du ministère a tenu à rappeler que la performance ne se limite pas uniquement aux résultats sportifs, elle sétend à dautres axes tels que linfrastructure, lencadrement et les écoles de sport. Aussi, il est à noter que le ministère concerné na pas daction directe sur les clubs. Il décèle par contre la stratégie globale et se positionne davantage en matière de performance par rapport aux fédérations. Les principaux axes autour desquels sarticule la stratégie du ministère sont : les contrats objectifs entre le ministère et les fédérations sportives, laménagement du contexte juridique et réglementaire pour la transition vers un sport professionnel, la politique des infrastructures sportives comme pilier du développement du sport et le sport de proximité comme composante de base dun sport professionnel. Le sport à lheure des CO Aussi, et dans le cadre de la performance, le ministère de la Jeunesse et des Sports a signé des contrats-objectifs avec treize fédérations sportives nationales. Il s'agit des Fédérations royales marocaines de rugby, de volley-ball, d'haltérophilie, de full-contact, de ski et sports de montagne, d'escrime, de hockey sur gazon, de badminton, de tir à l'arc, des sports pour personnes handicapées, de taï-jitsu et sambo, de billard et snooker et de bridge. Ces contrats ont pour leitmotiv la consolidation des bases d'une bonne gouvernance en matière de gestion des fédérations signataires et l'élargissement de la base des pratiquants des disciplines concernées à travers l'augmentation du nombre des sportifs licenciés. Par ailleurs, ces contrats visent à encourager les enfants et les femmes à la pratique de ces sports, à augmenter le nombre des ligues et clubs à travers le Royaume, à développer des programmes de formation et à qualifier les ressources humaines, notamment les cadres sportifs. Les fédérations signataires s'engagent, à leur tour, à marquer une présence honorable du sport national dans les différents rendez-vous continentaux et internationaux et à réaliser de bons résultats lors des compétitions organisées aux niveaux international, continental et arabe. En outre, ces fédérations s'engagent à assurer une représentativité du Maroc dans les différents organismes de gestion des fédérations internationales de ces disciplines, en particulier au sein de leurs comités exécutifs. Pour sa part, le ministère s'engage à soutenir financièrement les fédérations signataires, à les aider à trouver des sponsors et des partenaires et à mettre tous ses moyens à leur disposition afin de réaliser les objectifs fixés. En vertu de ces contrat-objectifs, le ministère de la Jeunesse et des Sports s'engage également à revoir à la hausse les subventions allouées à ces fédérations dans le cas où elles réaliseraient les objectifs tracés. Pour Taoufiq Ibrahimi, président de la Comanav et qui est intervenu dans ce cycle de conférences en tant que président de la Fédération Royale Marocaine de Natation, sil y a une fable qui sapplique à notre sport, cest celle de la Fontaine : «travaillez, prenez de la peine, cest la vision qui manque le moins». Il faut dans le cas du sport national, mobiliser lensemble des ressources. Or, la première ressource dont dispose un pays où cest lEtat qui prône le sport, cest les citoyens. Il faut également pouvoir gérer les médias, les sponsors A titre dexemple, dans un sport tel que la natation, les compétences sont là. Il faut par contre les mobiliser. Il faut que les règles soient appliquées dune manière très claire. Lautre ressource à mobiliser est la finance parce que dans le sport, les dépenses dépassent les ressources. Il relate les difficultés rencontrées au quotidien et les efforts engagés par la Fédération royale pour instaurer une nouvelle culture et préparer la relève. T. Ibrahimi annonce que le Maroc avait connu des réformes dont certaines ont eu des retombées positives. Il cite, à titre dexemple, la formule de parrainage qui a été abolie en 2002 sous leffet dune circulaire du Premier ministre et qui avait fait ses preuves à lépoque. Le sponsoring a également permis une amélioration des méthodes de gestion et de financement des clubs. Quant au président de lUnion des journalistes sportifs africains, Belaid Bouimid, ce dernier a été très critique notamment sur labsence de spécialistes dans tous les domaines liés au sport.