* La grève annoncée pour le 18 février des professionnels de la santé engendre la division parmi les syndicats du secteur. * La réforme de lOrdre National des Médecins reste le principal sujet de désaccord, ainsi que les délais pour réformer la loi 11-94. Le secteur de la santé vivra certainement un dilemme durant ce mois de février, tiraillé entre un projet de la loi sur la profession de la médecine qui se fait toujours attendre, et une grève annoncée pour le 18 courant qui ne fait pas lunanimité parmi les syndicats composant la Commission nationale de coordination. Cette instance a été instituée depuis 6 ans pour être partie prenante de la réforme de la loi 11-94. La Fédération Nationale de la Santé, affiliée à lUGTM, a rejeté les projets de grève et de sit-in prévus pour le 18 février et «engage ses adhérents à ne pas prendre part à la grève ni aux sit-in projetés», souligne une représentante du syndicat très proche du parti de lIstiqlal. «La Fédération réitère son attachement à préserver tous les acquis obtenus et au cours desquels le dialogue et la concertation avait prévalu et permis de satisfaire les revendications». La Fédération a donc rejeté cet appel au débrayage auparavant lancé par plusieurs syndicats des médecins du secteur public et du secteur libéral. Lappel à la grève se justifie, selon un praticien exerçant à Casablanca, par «les retards injustifiés de la réforme du cadre légal de la représentation des médecins au sein de lOrdre national, ainsi que lélargissement du droit de vote». Les demandes des syndicats, qui ont annoncé la grève du 18 février, ont été largement débattues depuis octobre 2009 lors de réunions tripartites ayant regroupé le ministère de la Santé, lOrdre national et la Commission de coordination des syndicats des médecins. Ce qui est sûr, actuellement, cest que laction unitaire a échoué au sein de cette commission autour du nouveau texte de loi. Face à la rareté des informations que laisse circuler lOrdre sur les délais de sortie de la première mouture de la loi, la grève du 18 février semble inévitable pour les médecins publics, privés et universitaires. Lautre fait saillant qui se dégage de cette fissure au sein de la Commission de coordination est que la Fédération Nationale de la Santé a voulu éviter dentrer en conflit avec un département supervisé par une ministre issue du parti de lIstiqlal, et qui nest autre que Yasmina Baddou. Il faut ajouter que ce syndicat affilié au parti de lIstiqlal est lun des membres fondateurs de la commission en 2004 et quil a été jusquà présent un membre actif dans la suggestion des mesures proposées concernant lOrdre National des Médecins. «Nous demandons de reconsidérer la position à adopter au sujet des questions litigieuses dans la perspective de leur trouver des solutions convenables», conclut le porte-parole de la Fédération Nationale de la Santé.