* Léquilibre financier des régimes de retraite passe par une forte volonté politique. * Le rapport de la Commission technique de la réforme est en cours de finalisation. * Quel que soit le scénario retenu, le relèvement de lâge de la retraite nest pas aussi important que les autres variables de ce que lon appelle le triangle maudit (âge, cotisations, pensions). La menace sur la retraite au Maroc est aujourdhui un secret de polichinelle. En labsence dune véritable volonté politique, certains régimes risquent dêtre dans lincapacité dhonorer leurs engagements vis-à-vis de leurs affiliés. Comme la annoncé A. Alami, Directeur général de la CDG, «le système de retraite actuel ne répondant plus aux enjeux démographiques et économiques du pays, et la sauvegarde de léquilibre financier des régimes de retraite étant menacée, le gouvernement na dautre solution que dengager une réflexion sur une vision cohérente dun système de retraite ». 2010 se veut ainsi une année de réforme pour assurer la pérennité du régime. Cette année coïncide avec la finalisation du rapport de la Commission technique de la réforme. Et lon se pose dores et déjà les questions suivantes : lequel des scénarios va-t-on retenir ? Est-ce que lon va garder le système actuel avec ses différentes caisses ? Est-ce que lon va opter pour deux pôles publics (CNRA, CMR) et privé (CNSS, CIMR) ou bien va-t-on retenir un régime unique ? Cest dans ce sillage que sinscrit la Journée dinformation organisée par la CDG et dont la thématique est : «La CDG, gestionnaire de référence des régimes de retraite au Maroc». Les questions débattues ont été les suivantes : comment se positionne la CDG ? Va-t-elle pouvoir gérer le pôle public ? Quelles sont ses ambitions stratégiques en matière de prévoyance ? Daprès les responsables, la CDG est un acteur de référence dans ce secteur et sa contribution est traduite par la qualité de gestion des organismes CNRA et RCAR. Daprès Omar Hmidou, Directeur des relations et de partenariat, la CDG a anticipé le chantier de la réforme. En 2003, le RCAR a lancé un programme ambitieux dexcellence qui sest soldé par des réalisations importantes en matière de dématérialisation des prestations, durbanisation des métiers, des indicateurs de performance Grâce à ce programme dexcellence, le RCAR a su consolider sa position de leader dans le secteur de la retraite à travers la modernisation de son système de management qui constitue un volet important de son orientation stratégique. Aussi, et à travers son mot dordre «zéro papier au service de la performance», le RCAR a procédé à la suppression de tous les documents papier. Tout cela a eu comme corollaire la mise en place dune organisation habile et performante. Le RCAR a complété ses capacités organisationnelles par limplémentation dune plate-forme CRM intégrée, en charge de la gestion de la relation client. Lambition du RCAR est de devenir le régime de retraite de référence de la région MENA à lhorizon 2012. Le RCAR a procédé à labsorption des caisses de retraite de lONCF, de lex régie des tabacs (Altadis), de lex ODEP (Marsa Maroc), de lOCP et de quelques régies de distribution deau et délectricité. Dune manière globale, près de 31.400 agents en activité et environ 50.000 pensionnés, issus des Caisses internes de retraite, ont rejoint le RCAR depuis 2002 pour un coût global de transfert de lordre de 42 Mds de DH. Daprès A. Alami, selon les études actuarielles la pérennité du régime est assurée jusquà lhorizon 2049. Le RCAR affiche un taux de couverture de ses engagements de 76%. Eu égard aux capacités organisationnelles du RCAR, les perspectives de développement de la CDG sarticulent autour de deux axes principaux : le premier concerne la consolidation des positions acquises par les organismes CNRA et RCAR. Le second axe concerne le renforcement du rôle de la CDG en jouant un rôle majeur dans la gestion administrative et financière des fonds de retraite. Anas Alami insiste sur lintégration des indépendants qui constituent un potentiel important. Le relèvement de lâge de la retraite à 65 ans pour améliorer les cotisations est à éviter. Et donc, quel que soit le scénario retenu, limpact de lâge de la retraite nest pas aussi important que les autres variables de ce que lon appelle le triangle maudit (âge, cotisations, pensions).