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Bourse de Casablanca : Les vrais bourreaux du marché
Publié dans Finances news le 28 - 01 - 2010

* Le marché boursier peine à retrouver ses marques, malgré des niveaux de valorisation «attrayants».
* Toutes les réflexions actuelles sur les raisons de cette atonie n’abordent pas l’essentiel : les principaux fautifs sont tout simplement les principaux intervenants du marché. Explications.
Le marché boursier peine à sortir de l’atonie. Au 26 janvier
courant, l’indice général de la Bourse de Casablanca, le Masi, affichait une légère hausse de 0,02% à 10.905,67 points, portant sa performance annuelle à 4,42%. Reprise durable ?
En tout cas, le comportement actuel de la Bourse n’est pas sans rappeler celui qui a prévalu tout au long de 2009, avec pour corollaire un Masi qui a clôturé l’année sur une contre-performance de 4,9% et une capitalisation boursière qui s’est effritée de 22,8 Mds de DH. Les analystes et autres intervenants avaient pourtant longtemps attendu et espéré une reprise du marché. En vain. Malgré quelques sursauts d’orgueil, la place casablancaise s’est inscrite dans une tendance baissière de fond, soutenue notamment par l’absence d’arrivée de papier frais.
Avec zéro introduction en Bourse en 2009, les années d’euphorie, qui ont vu la spéculation atteindre des sommets, semblent bien loin. Le calme plat qui règne aujourd’hui sur le marché renseigne sur l’attitude attentiste des différents intervenants. Comment expliquer cet attentisme pesant ? C’est, à notre sens, l’interrogation à laquelle il convient d’apporter une réponse… pertinente. Et, à l’évidence, les principaux acteurs du marché semblent sciemment éluder cette question ou, du moins, évitent-ils d’y répondre en toute franchise, sans langue de bois. Nous tenterons de répondre donc à leur place.
Valorisations attrayantes ?
Elle n’est pas loin cette période où la Bourse était le point de ralliement de tous les investisseurs, gros ou petits, qui avaient envie de s’enrichir rapidement. Boursicoteurs invétérés et néophytes y ont d’ailleurs trouvé leur compte, à la faveur notamment d’un comportement spéculatif savamment entretenu par les sociétés de Bourse. Tout le monde y a gagné. La Société gestionnaire d’abord, qui se glorifiait du dynamisme du marché et justifiait cet engouement par la modernisation de la Bourse de Casablanca et les avantages fiscaux qu’a bien voulu consentir le ministère de tutelle. Le CDVM, qui affichait fière mine, justifiant l’intérêt de la place par les mesures réglementaires initiées pour protéger les épargnants. Les sociétés de Bourse qui, grâce aux nombreuses transactions, voyaient leurs commissions gonfler. Et enfin les investisseurs qui ont réalisé d’énormes plus-values pour des placements qui, souvent, ne dépassaient pas quinze jours.
Bien évidemment, à force de spéculer, la bulle finit par éclater. Tous les analystes le prévoyaient d’ailleurs, même si, en ces moments d’euphorie, beaucoup s’étaient abstenus de tirer la sonnette d’alarme. Et, aujourd’hui, force est de constater que, depuis deux ans, la Bourse est en train de payer les dividendes de ces comportements spéculatifs. S’effritant de 13,3% en 2008 et de 4,9% en 2009.
Actuellement, la majeure partie des analystes s’accorde d’ailleurs à soutenir que les niveaux de valorisation sont, au demeurant, devenus attrayants. Dix fois plus attrayants que ceux de la Bourse du Caire et douze fois ceux de la Tunisie, laquelle a bouclé 2009 sur une performance de 40%.
Alors, pourquoi avec des niveaux de valorisation pareils les investisseurs ont-ils déserté la cote ? Pourtant, en théorie, l’on dit bien que c’est en période de baisse qu’il faut se positionner sur les valeurs porteuses afin de pouvoir éventuellement profiter des hausses futures.
Pourquoi avec toutes les mesures fiscales incitatives mises en place pour les sociétés potentiellement cotables aucune introduction en Bourse n’a été enregistrée en 2009 ? Certes, l’on peut rétorquer, comme l’a si bien fait d’ailleurs un responsable de la Société gestionnaire, que cette situation n’est pas particulière au Maroc, car dans beaucoup d’autres places boursières il n’y a pas eu d’introductions. Mais si l’on veut avancer, l’on se compare à meilleur que soi.
Pourquoi certaines sociétés qui avaient envisagé de s’introduire en Bourse en 2009 se sont-elles finalement ravisées ?
Répondre à ces interrogations revient à répondre à la question plus globale posée un peu plus haut : comment expliquer cet attentisme pesant ?
Confiance volatilisée
La réponse à cette question tient en un seul mot : confiance. Qui semble avoir déserté le marché boursier. Pas subitement. Mais plutôt suite à un cumul d’incompréhensions, de mécontentements et de frustrations.
L’on se rappelle, en effet, qu’au plus fort de l’euphorie boursière, rien n’avait été entrepris pour contenir la spéculation. Bien au contraire, tous les intervenants du marché avaient surfé, sans retenue, sur cette vague spéculative. Avec, en toile de fond, des compromis suspects, des transactions douteuses et autres suspicions de délits d’initié qui ont, in fine, conduit à la situation que l’on connaît actuellement et où tous les intervenants du marché, à des degrés différents, ont une part de responsabilité.
A commencer par les sociétés de Bourse. Celles par qui tout commence et qui servent de caudataires aux sociétés émettrices. Celles qui se sentent obligées d’émettre des recommandations trop optimistes ou de doper artificiellement les cours des sociétés clientes. Celles qui tripatouillent à leur guise les valeurs cotées à la recherche de profits exorbitants. Et de manière tellement flagrante qu’une fois, le gendarme du marché a été obligé de faire usage de sa matraque pour réprimander en infligeant une amende de 10 MDH à Upline Securities et en distribuant blâme, avertissement et mise en garde à trois autres sociétés de Bourse.
Deuxième intervenant majeur pointé du doigt justement : le CDVM. Non pas qu’il ne réglemente pas bien le marché. Au contraire, il reste le champion national en ce qui concerne les circulaires visant à mieux encadrer et réglementer la place. Seul reproche qu’on lui fait, et qui est de taille : son laxisme. Les sanctions infligées aux contrevenants, au regard des infractions commises, restent, en effet, risibles à bien des égards. Au point que cela autorise à penser qu’en ne sanctionnant pas à la mesure des délits commis, il cautionne subtilement toutes les dérives.
Sur un autre registre, il y a les sociétés émettrices qui, avec la complicité bienveillante des sociétés de Bourse, ne s’imposent aucune limite.
Manipulations de cours (intelligemment greffées actuellement aux programmes de rachat d’actions), subtils délits d’initié (qui sont, soi-disant, difficiles à démontrer), transactions douteuses…, tout y passe. Et enfin, il y a les pauvres épargnants. Qui profitent certes des périodes de spéculations pour se faire des plus-values, mais qui, le plus souvent, sont les grandes victimes des délinquants financiers qui opèrent sur le marché boursier.
Alors, c’est peu de dire que tous ces intervenants qui agissent en parfaite connaissance de la réglementation en vigueur et qui la contournent ou la bafouent en toute impunité, sont les véritables bourreaux du marché boursier.
Car, quand ceux qui sont censés assurer la crédibilité du marché sont les principaux acteurs des malversations et autres transactions malsaines, quand ceux qui sont censés veiller à la protection des épargnants n’apportent pas de réponse appropriée aux comportements délictuels, il ne faut pas s’étonner que le marché offre la piètre image qui est la sienne aujourd’hui.
La crédibilité d’un marché boursier s’accommode mal de l’anarchie et du laxisme. Cela est connu de tous. Mais personne ne fait rien. Car, dans le fond, cela arrange tout le monde. Sauf, bien sûr, le petit épargnant.
A moins dun grand coup de pied dans la fourmilière, dans dix ans, nous en serons invariablement au même point. Car la confiance ne se décrète pas, elle se gagne. Avec le temps. Non pas avec des carottes fiscales, mais par le biais d’actions fortes.


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