* Le partenariat public-privé (PPP) sinscrit dans la logique des champions nationaux que compte développer le Maroc en guise de réponse à la mondialisation. * Le recours au PPP simpose de plus en plus parce que la capacité de lEtat à mobiliser des ressources financières pour ses services monopolistiques risque de saffaiblir. * Il serait dun grand intérêt pour les domaines de léducation et de la santé qui accusent un retard important. Le partenariat public-privé simpose de plus en plus parce que la capacité de lEtat à mobiliser des ressources financières pour ses services monopolistiques risque de séroder. LEtat, en tant quorgane régulateur, est appelé à assurer léquilibre entre son rôle et ceux des instances locales et des opérateurs. Reste que dans ce type de partenariat, la variable sociale demeure un enjeu denvergure. La problématique de tarification se pose avec acuité, et à ce titre la question qui se pose demblée est : comment concilier lefficacité des services et leur rendement ? Une autre question se pose avec force : le cadre juridique mis en place est-il adéquat ? Parce que, daprès les opérateurs, il sagit souvent dun cadre juridique qui sinspire de celui de la concession et de la délégation. Le partenariat est réglementé passivement par les contraintes qui lui sont imposées par le contrat. «Le PPP est un moyen de collaboration entre lEtat et le privé, mais chacun a ses propres objectifs et ses propres moyens», explique un responsable. Ceci pour dire quil existe une certaine étanchéité entre les deux partenaires. Le partenariat public-privé se définit comme étant un contrat par lequel une personne morale de droit public confie à un tiers une mission globale relative au financement, à la construction ou à la transformation, la maintenance d'un équipement ou d'un service. La rémunération du secteur privé étant assurée par le versement d'un loyer payé par l'autorité publique. Le cocontractant peut se voir confier tout ou partie de la conception des ouvrages. La personne publique transfère à son cocontractant les risques de construction et de disponibilité de l'ouvrage ou du service, ainsi que le risque de gestion. Le risque de recettes, lui, étant limité. Un brin dhistoire Le PPP est venu répondre à leuphorie des années 70 où les prix des phosphates avaient quadruplé. Le Maroc sétait engagé dans dénormes chantiers qui sétaient vite heurtés à des blocages. Le programme délectrification rural en est un exemple concret. LEtat navait pas de moyens et était donc obligé de faire appel au partenariat public-privé. Au Maroc, jusquaux années 70, nous étions dans linterventionnisme étatique avec son corollaire dEtat dominant. Dans les années 80, avec le programme dajustement structurel, la rationalisation de la dépense publique a hanté les esprits. Daucuns estiment que le PPP est une formule qui commence à séduire dautant plus que le Maroc est appelé à se doter de champions. Il faudra donc à lavenir réfléchir à développer des champions nationaux et à mettre en place des instances de régulation indépendantes. Mais cela nempêche pas de dire quau Maroc, des problèmes se posent avec acuité tels que le conservatisme, la légitimation du capital et la résistance à laugmentation des prix. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec leau du bain. Le PPP a des effets positifs sur léconomie, essentiellement en ce qui concerne lefficience en terme de management et la solution aux problèmes de financement. Ladoption de cette formule serait bénéfique dans les secteurs de la Santé et de lEducation qui accusent un retard notoire. Donc, entre contraintes budgétaires et champions nationaux, le PPP trouve toute sa raison dêtre. Mais nempêche que lEtat doit avoir une stratégie. Le PPP demeure surtout un outil au service de la stratégie étatique. Ainsi, le contrat de partenariat public-privé trouve naturellement son utilité lorsque les contraintes budgétaires limitent l'investissement public et qu'il est impossible, pour des raisons politiques ou économiques, de soumettre à une logique de rentabilité stricte le financement de certaines installations d'intérêt public. Une chose est donc sûre : lEtat à lui seul ne pourra plus garantir la réussite de chantiers denvergure, doù impérieuse nécessité de recourir au PPP. Une administration comme celle des douanes a fait preuve daudace en nouant des partenariats avec le privé. La mise en place dun Observatoire de léthique douane/CGEM en est une meilleure illustration (voir page 35).