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Mohamed Ziane : Le jour où il a compris…
Publié dans Finances news le 07 - 01 - 2010

Il n’est plus à présenter. Me Mohamed Ziane, bâtonnier de Rabat, secrétaire général du Parti libéral et, surtout, l’un des rares ministres démissionnaires, et sous l’ère Hassan II, SVP.
Mais beaucoup ne connaissent pas la passion qu’il voue à l’art et à la beauté. Un homme qui peut se montrer aussi sensible que «farouche». Plongeons dans l’enfance de celui par qui la polémique arrive (souvent).
Cela peut-il signifier quelque chose si l’on vous dit que Mohamed Ziane est né un 14 février 1943 à Malaga ? Oui, le jour de la célébration de la St Valentin !
«Je ne sais pas si cela veut dire quelque chose, mais c’était l’année de gloire du fascisme dans le monde avec Mussolini comme sauveur de l’humanité et Hitler qui commençait à s’illustrer sur la scène mondiale».
Certainement quand les astres se relient, il a dû y avoir des esprits qui ont assisté à son enfance, aime-t-il à répéter. Mais c’est en grande partie son enfance passée sous un régime totalitaire que celui de Franco qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui : «Je n’aime pas le totalitarisme ni les militaires. Je me plais dans la contradiction. J’adore entendre non et je déteste une ambiance où l’on n’a pas le droit de rire aux éclats». Et pour cause, enfant, Mohamed Ziane savait qu’il fallait se cacher et se taire quant le bruit des bottes résonnait dans les rues de Malaga. Cela l’a à tout jamais marqué.
«J’admire les gens qui refusent.
Heureusement qu’il y a ceux qui n’acceptent pas car ce sont ceux là qui, par la force qu’ils portent en eux, peuvent réussir. Le refus peut mener à la réussite».
Mohamed Ziane est élevé par sa mère espagnole, catholique, dans cette ville du fascisme par excellence. Elle l’emmène à l’église, l’inscrit à la chorale et le pousse à devenir enfant de chœur. «Ce qui fait que j’ai grandi dans une ambiance religieuse jusqu’à l’âge de 8, 9 ans. Je sonnais la cloche le dimanche et le jour de la messe, je remplissais la coupe de vin du curé. J’ai assisté à l’ostie».
Autant dire que Mohamed Ziane est dans la capacité de comprendre la culture occidentale quand elle est chrétienne. «Je sais comment réagit le Chrétien face à l’adversité, à l’autre, au Musulman. Cela a créé ma toile de fond culturelle».
Le jour de gloire pour Mohamed Ziane quand il avait 5, 6 ans, a été celui où il a reçu un bâtonnet de chocolat avec un pain de seigle noir.
Une situation qui le marquera à vie. En effet, en Espagne tous les enfants sortaient de l’école à une heure précise et rentraient dans le silence, sans sourire et la discipline imposait le crâne rasé ; entretenir une crinière à l’époque coûtait cher, et leur tenue était de couleur militaire. Et un jour, «je suis sorti voir ce spectacle avec mon pain et mon chocolat dans la main. Un élève me l’a arraché et il est parti en courant. Ses camarades ont rompu les rangs sans peur de sanction pour le rattraper et l’obliger à partager avec eux mon pain. J’ai compris alors qu’une société qui ne pouvait offrir les chances de prospérité aux citoyens est une société en crise permanente. Le politique au service de l’économie est une réponse aux besoins des citoyens et le politique leur est totalement soumis».
La vie de Mohamed Ziane va radicalement changer quand il rejoint la ville de Tanger avec ses parents. «Comme ma famille est originaire du Rif, nous nous sommes installés à Tanger qui, à l’époque, avait un statut particulier». Dès son arrivée, Mohamed Ziane ne peut s’empêcher de relever les points de différence entre la vie de société à Malaga et celle de Tanger. Il a vite compris que ce sont les femmes qui se réveillaient tôt le matin pour chauffer l’eau, préparer le repas, pour ensuite envoyer les enfants à l’école.
« J’ai compris que la femme avait un droit de cité chez elle mais pas au-delà de son seuil. Que c’est une société de femmes dominantes en charge de l’organisation des structures de la famille et que, sans elles, tout s’écroulerait. Et j’ai compris pourquoi on disait que « Le paradis est sous les pieds des mères ». Je pense que la femme est la clé de voûte de l’émancipation de la société et je continue de le croire ».
Sa mère, qui était républicaine, avait fui le franquisme et enregistré ses enfants au consulat de Mexico, le Mexique ne reconnaissant pas le régime de Franco. Très jeune, Mohamed Ziane côtoie la politique et fait partie des réunions avec les républicains espagnols à Tanger. « Il est vrai que c’était plus des réunions de tchatche et de défoulage sur le régime franquiste, mais j’y ai appris la dialectique marxiste et j’en ai croisé qui critiquaient Karl Marx ».
Mais, pas seulement. Ainsi en 56, le père de Mohamed Ziane, nationaliste, décide de le retirer de la Mission pour l’inscrire à l’école nationale qui avait trois principaux piliers :
l’Unicité, l’Arabisation et la Marocanisation.
«Un enseignant sous-enseigné ne peut que vous sous-enseigner !».
Dans sa deuxième année du secondaire Mohamed Ziane doit également subir l’expérience des classes mixtes. «Cela nous avait excités. Nous faisions plus le canard que l’élève, mais notre mentalité avait beaucoup évolué avec cette expérience».
Bachelier, Mohamed Ziane est déjà engagé dans le monde de la politique et est influencé par le communisme. D’ailleurs, il a été invité à rejoindre le réseau Jeanson qui soutenait l’Algérien Abdelhamid Boussouf du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne en exil.
«Ce réseau reprochait à la France son comportement militaire, éloigné de la valeur chrétienne. Il a eu beaucoup de succès et a été le fer de lance de la propagande du GPRA». Il voyagera beaucoup dans le cadre de ce réseau et fréquentera tous les partis communistes d’Europe, notamment ceux de Suède, de Suisse, de Hollande, de l’ex-URSS, de Tchécoslovaquie, d’Allemagne de l’Est et de l’Ouest . C’est probablement après les avoir longtemps côtoyés que Mohamed Ziane dira que si la vie était à refaire, il n’y changerait rien mais supprimerait son passage au parti communiste.
«Je n’avais que 17 ans et je ne croyais pas qu’on pouvait dire non à tout le monde. Ma famille m’avait convaincu que pour être un garçon bien, il fallait faire comme tout le monde. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que ça s’appelait la théorie du troupeau qui fonçait tête baissée vers l’abattoir ! Aujourd’hui, je ne suis pas dérangé si je suis seul contre tous. Il faut toujours être indépendant et puis «un est le premier chiffre d’un nombre qui ne finit jamais », comme disait Omar El Khayyâm».
La visite de l’Allemagne de l’Est puis celle de l’Ouest, lui a vite fait comprendre que le communisme était une supercherie.
En 1963, Mohamed Ziane rentre au Maroc après un long voyage et s’inscrit à la Faculté de Rabat en 1964. «Je constatais inconsciemment que ceux qui réussissent le mieux en politique sont les avocats».
Et ce sont les évènements de mars 65 à Casablanca qui vont le mettre au-devant de la scène politique du pays. En effet, alors que Mohamed Ziane parlait à peine l’arabe, il a vite été choisi par les étudiants comme porte-parole du mouvement, faisant confiance à sa puissante formation politique et sa capacité de médiation.
«Et c’est ainsi qu’ayant à peine la vingtaine, je me suis retrouvé nez à nez avec Dlimi, le commandant en chef de la police, le Directeur adjoint de la sûreté nationale qui était le bras droit d’Oufkir, ainsi qu’avec Mahjoubi Aherdane qui était ministre de la Défense nationale».
Sans avoir froid aux yeux, Mohamed Ziane s’est acquitté de la mission dont l’avaient chargé les autres étudiants : négocier la libération et la fin de l’encerclement. Il y arrive vite et c’est ainsi que démarre une longue et riche carrière politique qui a commencé par la rencontre avec Feu Hassan II et qui ne finit pas de faire parler d’elle.
En effet, alors que Mohamed Ziane occupait le poste de ministre des Droits de l’Homme, il fait un geste hors du commun, sous l’ère Hassan II, en présentant sa démission au Souverain. Un acte qui entrera dans les annales de la politique nationale.
En fait, sa réaction était le résultat d’une campagne d’assainissement montée de toutes pièces par d’autres collègues du gouvernement à l’insu du Premier ministre. Et ce, aux fins d’obtenir des fonds substantiels provenant de l’Union européenne. Les réflexes de l’enfant ont vite refait surface pour dire une fois de plus : Non !


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