Me Mohamed Ziane n'a jamais mâché ses mots. En véritable franc-tireur, il persiste et signe. Me Mohamed Ziane est un avocat unique dans son genre. Comme il manie très bien le verbe, c'est sa fougue légendaire qui fait généralement la différence. Il n'a pas besoin de haut-parleur pour faire prévaloir sa voix dans une salle d'audience, ni dans un meeting politique. Ses cordes vocales autant que sa gesticulation typique suffisent. Avocat à Rabat, ce nordiste bien accentué, Me Ziane ne cache jamais ses affinités légitimes pour les régions du Nord. «Pas de manière chauvine», laisse-t-il entendre. Il a été un acteur distingué de deux faits marquants qui ont émaillé la scène politique durant les années 90.Quand le gouvernement Filali met en place un ministère des droits de l'Homme pour la première fois de l'histoire du Maroc, c'est lui qui en prend les rênes. Mais en 1996, en pleine campagne d'assainissement, Me Ziane se désolidarise du gouvernement. Il ne veut pas cautionner, en tant que ministre des droits de l'Homme, des pratiques contraires aux principes qu'il défendait à la tête de ce département, Me Ziane s'est aussi distingué en tant qu'avocat du gouvernement. À ce titre, il a fait partie de la délégation qui a rendu visite à Abraham Serfaty à la prison centrale de Kénitra en 1991.Une visite au cours de laquelle, il a été notifié à l'ex-dirigeant d'Ila Al Amam la décision de son expulsion du Maroc, Membre de la direction de l'Union constitutionnelle, à l'époque où la formation de feu Maati Bouabid était aux affaires, Me Ziane a quitté le navire UC, considérant que ce parti ne répondait plus aux idéaux du parti. Et comme à son habitude, Me Ziane part avec fracas. Plus, même la formation de son parti, le PML, s'est faite dans la douleur. Le Parti marocain libéral n'a reçu son autorisation administrative qu'après trois ans de dépôt de dossier. Mais Me Ziane n'en a cure. Enfant terrible de la vie politique marocaine, il ne semble aucunement prêt à rectifier le tir de... son caractère…