* Le rythme avec lequel le Maroc progresse dans des secteurs-clés ne semble pas suffisant comparativement à nos concurrents directs. * Dans cet entretien, Lahcen Dooudi, membre du bureau politique du PJD, pense que le gouvernement actuel manque de «volonté politique» pour mener à bien les réformes radicales qui simposent. - Finances News Hebdo : Quel est votre impression quant aux mauvais scores du Maroc dans plusieurs rapports publiés en cette fin dannée 2009 ? - Lahcen Daoudi : Les mauvais scores obtenus signifient, avant tout, quon progresse à un rythme qui est trop lent par rapport à dautres pays voisins. Le problème cest que le gouvernement minimise la portée de ce genre dévaluation et nadmet pas les résultats ou les méthodes appliquées. Cest comme si tout le monde avait tort et que seul le gouvernement a raison. Je pense que les mauvais scores sont une sonnette dalarme pour les responsables. w F.N.H. : Cela pourrait-il avoir un effet négatif sur la confiance des investisseurs étrangers potentiels ? - L.D. : Le rapport Doing business confirme dailleurs la baisse des investissements par rapport à dautres pays à économie similaire. Les investissements, à mon avis, vont certes régresser. - F.N.H. : Faudra-t-il alors mener des réformes radicales pour renverser la tendance ? - L.D. : Le gouvernement actuel manque de volonté politique. Dans le domaine de la corruption, la transparence des marchés publics est avant tout une solution qui doit découler dune volonté ferme pour lutter efficacement contre la corruption. Le gouvernement a manqué, jusquà présent, plusieurs occasions pour démontrer lefficacité de ses actions. - F.N.H. : Est-ce que les scores obtenus ne décrédibilisent pas en quelque sorte le discours gouvernemental ? - L.D. :La valeur du discours de nimporte quel gouvernement se mesure toujours par rapport aux résultats obtenus sur le terrain. Je pense quil faudra prendre des initiatives beaucoup plus courageuses et radicales pour changer le rythme de notre progression.