* Laccent est mis dans le plan Maroc Export Plus sur les secteurs novateurs puisquà terme, en 2018, le secteur de lautomobile deviendra le premier exportateur avec 33% des exportations totales; lélectronique et lélectricité représenteront 16% et loffshoring et les TIC 10%. * Les procédures doivent être accélérées pour que le maximum dentreprises en difficulté puissent bénéficier du programme durgence. * Les secteurs BTP et pharmacie au Maroc ont été moins touchés par la crise économique internationale. w Finances News Hebdo : En vue de venir en aide aux secteurs touchés par la crise internationale (textile, cuir, automobile), les pouvoirs publics ont mis en place un plan durgence. Quelle est votre appréciation sur la portée de ce plan ? w Jawad Kerdoudi : En effet, début mars 2009, le gouvernement marocain a mis en place un plan durgence ciblé sur les secteurs du textile, du cuir et de lautomobile, qui étaient les plus touchés par la crise économique internationale. Rappelons que ce plan durgence comprend trois volets : un volet social comportant lexonération des cotisations de CNSS, un volet financier avec la garantie de la Caisse Centrale de Garantie (CCG) des besoins en fonds de roulement, un moratoire pour les crédits à long terme et, enfin, un volet commercial constitué par laccompagnement financier des exportateurs dans leur programme de promotion à létranger. Les résultats sont encourageants puisque la CCG a déjà traité 42 dossiers pour une valeur de 255 millions de dirhams, qui a surtout bénéficié au secteur des textiles (83%). Le ministère du Commerce a commencé à recevoir les dossiers daccompagnement commercial dont 9 ont déjà été traités, et plusieurs dossiers ont bénéficié de lexonération de la CNSS. Il faut accélérer les procédures pour que le maximum dentreprises en difficulté puissent en bénéficier rapidement. w F.N.H. : Aujourdhui encore, et pour une redynamisation des exportations, le ministère du Commerce extérieur a ficelé un plan baptisé Maroc Export Plus. Toutefois, ce plan est dédié aux mêmes secteurs. Quen pensez-vous ? w J. K. : Le plan Maroc Export Plus poursuit dautres objectifs et à plus long terme. Vous savez que notre balance commerciale est très déficitaire et même en ajoutant les services, elle nest pas équilibrée. Cest pour cela qua été lancé le Plan Maroc Export Plus qui couvre la période 2008/2018, et qui a pour objectif la promotion des exportations marocaines. Ce plan vise à augmenter loffre exportable, à lorienter vers des secteurs prioritaires, à prospecter des marchés plus attractifs et à soutenir les exportateurs. Ce plan fera lobjet dun contrat-programme qui sera signé entre le gouvernement et le secteur privé, qui détaillera les études qui devront être faites, les modalités de soutien financier aux exportateurs et les programmes de formation et de consulting. A noter que laccent a été mis dans ce plan sur les secteurs novateurs, puisquà terme, en 2018, le secteur de lautomobile deviendra le premier exportateur avec 33% des exportations totales, lélectronique et lélectricité représenteront 16% et loffshoring et les TIC 10%. Ce plan très ambitieux prévoit de tripler la valeur des exportations marocaines dici 2018, et de créer chaque année 200 sociétés export. Un Fonds de développement des exportations a été créé et a été doté de 500 millions de DH pour lannée 2009. Comme on le voit, le plan Maroc-Export Plus vise le long terme, et a pour objet daméliorer progressivement notre balance commerciale des biens et services qui est structurellement déficitaire. w F.N.H. : Quen est-il des autres secteurs en difficulté (BTP, pêche, pharmacie) et dont on peut dire quils ont été ignorés par le programme Emergence et Maroc Export Plus ? w J. K. : Au Maroc, les secteur BTP et pharmacie ont été moins touchés par la crise économique internationale que les autres secteurs qui ont fait lobjet du plan durgence. Par contre, je suis daccord avec vous que le gouvernement doit sintéresser au secteur des pêches qui a réellement besoin dun renouveau, et qui offre des potentialités très importantes, tant sur le marché intérieur quà lexportation. Des discussions ont eu lieu pour létablissement dun Contrat programme Pêches, mais nont pas encore abouti. Il faut relancer ce dossier au plus vite.