Globalisation : Des «hommes de principes» pour changer l’économie

* C’est devant un auditoire attentif que Tarik Ramadan a exposé à l’ISCAE sa méthode pour affronter la globalisation sauvage et redonner un sens éthique à l’économie.
* L’islamologue éloquent est à la fois favorable à un communautarisme élémentaire au même titre qu’à ce qu’il appelle «la conscience pour les pauvres».
P rès de 500 personnes étaient présentes à la conférence animée par le penseur Tariq Ramadan, centrée sur «l’Ethique d’une économie mondiale plus juste». « On ne peut pas refuser le système économique mondial tout en consommant tout ce qu’il propose», a affirmé Tariq Ramadan. «Consommer des produits fabriqués localement est une éthique de résistance, a poursuivi l’islamologue francophone qui a aussi exhorté l’assistance à faire de la lutte contre la corruption une affaire quotidienne, «face un système qui accepte les processus de non-transparence». «Une vraie éthique de résistance consiste à penser que ce système n’est pas inébranlable», a insisté Tariq Ramadan qui, après sa conférence, a consacré un long moment pour signer des dédicaces.
Le penseur islamologue s’est aussi exprimé sur des sujets aussi diversifiés liés au thème de son intervention. S’agissant par exemple de la «Zaqat», Tariq Ramadan n’est pas du tout d’accord sur la manière dont celle-ci est gérée. Un système qu’on a transformé en service d’assistance alors qu’elle devrait plutôt être considérée comme un instrument d’autonomisation», a-t-il insisté. Tout en présentant sa méthode pour tempérer les effets d’une économie mondiale «désenchantée», ce penseur a proposé une sortie éthique pour venir à bout de toutes les inégalités inquiétantes qui ne cessent de se creuser.