* Analyse prospective de léconomie nationale menée pour définir le portefeuille optimal du groupe. * Etude plus détaillée en cours pour les Mines. Cest un Mouatassim Belghazi serein et très souriant qui a rencontré la presse et les analystes, en fin de semaine dernière, afin de leur présenter les performances de lONA au titre de lannée 2008 (voir encadré). Pour cet exercice de transparence, le président du groupe ne sest pas présenté à lauditoire lescarcelle vide. Tout autour de lui, en effet, les différents présidents des filiales du groupe, fiers des résultats des sociétés quils président. Sauf peut-être Abarro, le président de Managem, qui navait certes pas mauvaise mine, mais qui était bien tranquille dans son coin, comparé par exemple à un Bencheikh (président de Centrale Laitière) tout sourire. Atmosphère détendue donc dans lensemble. Loin des chiffres, Belghazi sest surtout contenté de sépancher sur la stratégie du groupe. Ou plutôt vision stratégique du groupe. «Ces derniers mois, un travail de fond a été mené pour définir le portefeuille optimal à moyen et long termes de lONA, en faisant toutefois abstraction du portefeuille existant», a-t-il demblée laissé entendre. Pour réussir ce tour de force, le groupe sest fait accompagner par un cabinet international en saffranchissant de toute censure et contrainte dans le choix des secteurs intéressants et à fort potentiel sur lesquels il doit ultérieurement concentrer son activité. Autrement dit, cette étude avait pour but de savoir si lONA était positionné sur les bons secteurs, mais aussi de déceler ceux dans lesquels il serait bon de sinvestir. Ce qui a dabord induit une analyse prospective de léconomie nationale. En cela, pas moins de 104 secteurs ont été passés au peigne fin, avant den sélectionner les vingt les plus attractifs. Ce travail de fourmi a ainsi abouti à lidentification dun portefeuille optimal composé dun premier ensemble de 3 secteurs à fort potentiel de croissance, à savoir les pôles Finances, BTP et Distribution. Ce dernier étant considéré comme «un pilier stratégique et une locomotive de croissance». Par ailleurs, le pôle Agroalimentaire sarrime parfaitement à cet ensemble. «Il permet de stabiliser le portefeuille, notamment en cas de perturbations majeures», souligne Belghazi. A cela sajoutent également les relais de croissance comme limmobilier, les télécoms et lénergie. Dans ce cadre, la production de lélectricité constitue désormais une sérieuse option pour lONA, dès lors quelle «procure une plus forte rentabilité avec, surtout, un niveau de risque faible», estime Belghazi pour qui «il faut aussi se positionner sur léolien». Une «vision» déjà en marche Le nud de la démarche stratégique menée par lONA a été cependant de mettre sur orbite le portefeuille optimal afin de le faire coïncider avec le portefeuille existant. Ce qui a eu pour suite logique un recentrage stratégique sur certains actifs à valoriser comme notamment les télécoms et le pôle Mines, lequel a été exclu du champ de lanalyse prospective. En effet, les mines ont plutôt fait lobjet dune analyse de la compétitivité de Managem par rapport à ses concurrents. Dans cette optique, une étude plus détaillée est en cours à lissue de laquelle un plan daction efficace sera mis en place. En outre, sil nest pas question de cessions dactifs pour linstant, cette éventualité nest pas à écarter totalement. «Tout dépendra de la durée de la crise actuelle, de sa profondeur et de son impact sur nos principales activités. Nous prendrons alors les mesures nécessaires au moment opportun», note Belghazi. Enfin, le développement à linternational, dont le chef dorchestre incontestable est Attijariwafa bank, reste lun des axes prioritaires de la vision stratégique de lONA. Mais, dores et déjà, des actions palpables, en phase avec la nouvelle vision du groupe, ont été initiées. Cest notamment le cas dans le secteur de la distribution avec le rapprochement Acima-Marjanne dont les synergies développées vont permettre des économies de lordre de 100 MDH par an. «Ce qui nest pas négligeable dans un secteur où les marges sont faibles», relève Hassan Ouriagli, Directeur général délégué du Groupe ONA. De même, outre la redynamisation du pôle Assurance et lactivation de la constitution de réserves foncières dans limmobilier, une stratégie globale a été déployée pour la distribution automobile, tandis quil a été procédé au renforcement de laction de sensibilisation au niveau de lamont agricole. Toutes ces initiatives sont évidemment conjuguées à laccélération du développement international, avec une vision structurée par pays et par métier.