* Le climat dans lequel évolue le marché nest pas incitatif pour les sociétés éligibles à la cote. * Les introductions via la privatisation ne sont pas dans le pipe. Le marché boursier vit au ralenti. Le volume et les valeurs des transactions en témoignent. La place casablancaise est plongée dans un certain attentisme. Les intervenants restent très prudents. Les résultats annuels sont très encourageants; la plupart des entreprises cotées ayant réalisé des performances notoires, tous secteurs confondus, Ce qui na cependant pas permis de dynamiser le marché. Cette situation a dissuadé les nouveaux entrants. 2009 risque dêtre une année blanche. Les possibles prétendants à la cote, que ce soit de grosses ou de moyennes structures, ont ajourné leur opération en attendant plus de visibilité et des jours meilleurs. Lors dun point de presse organisé récemment, Amar Yder, président du Conseil de surveillance de la Bourse de Casablanca, a souligné que les entreprises candidates à la cote estimaient le contexte actuel du marché peu propice. «Elles ont préféré différer leur opération», a-t-il souligné. Selon un analyste de la place, «le climat existant actuellement nest pas incitatif pour les introductions. La chute des cours de certaines sociétés qui ont rejoint la cote dernièrement est aussi un autre facteur dissuasif. Des opérations via des privatisations sont souhaitables pour donner une bouffée doxygène à la place». La même source a précisé que «même sil y a des introductions, elles seront très limitées et il faut attendre le dernier trimestre de lannée pour voir les nouveaux entrants». LEtat na pas encore arrêté définitivement la liste des sociétés privatisables ni, du moins, leur mode de passage au privé. La RAM est lune des grosses structures éligibles à la cote. La compagnie nationale présente des fondamentaux solides malgré une conjoncture défavorable marquée par une concurrence acharnée. Crédit Agricole du Maroc (CAM), Méditel, RMA Watanya, Chaâbi Lil Iskan étaient aussi jusquà un passé récent considérées comme futures sociétés cotées. Mais chaque structure avait ses propres contraintes. CAM navait pas encore achevé le programme de séparation entre la partie de financement agricole à risque pour laquelle une société dédiée a été créée. Méditel cherche à réorganiser son tour de table. Pour Chaabi Lil Iskan, Miloud Chaâbi na pas encore digéré lamère expérience de la Snep dont laction sest inscrite à la baisse. Outre le marché boursier touché par un certain marasme, les institutions opèrent également leur mutation. Le chantier des réformes est toujours ouvert à la Bourse. Karim Hajji, appelé à la rescousse pour occuper le poste de Directeur général, devrait lancer plusieurs opérations de restructuration. Après le passage à la classique avec Conseil dAdministration et Direction générale, de nouvelles réflexions sont à létude avec lentrée dans le tour de table de nouveaux actionnaires, notamment les institutionnels. Au niveau de la réglementation et de lencadrement, de nouveaux changements sont au programme. Les statuts du CDVM vont connaître une véritable réforme afin de lui permettre une certaine autonomie en matière de contrôle et de sanction. La nomination dun nouveau Directeur général avec de nouvelles ambitions est un signal fort pour le marché.