La décrépitude continue sur le marché boursier. La démission est pour ainsi dire collective. Les petits porteurs sont à l'affût de la moindre opportunité pour réaliser des plus-values. La Bourse de Casablanca laisse de plus en plus place à des boursicote Avec un Masi qui tourne autour d'une contre-performance annuelle de -15% et un Madex qui ne fait guère mieux (-21% environ), la Bourse de Casablanca s'enlise de plus en plus. La léthargie qui plombe le marché depuis belle lurette ne laisse pas entrevoir l'espoir d'une reprise. Tous les intervenants de la place semblent avoir définitivement tourné le dos à une Bourse qui évolue toujours en dehors de toute détermination objective. A commencer par les autorités, notamment le Ministère de l'Economie et des Finances qui avait prévu cette année de grandes réformes financières (marché des capitaux, statuts de Bank Al-Maghrib et Loi bancaire) qui n'ont pas encore vu le jour. Le gendarme du marché, quant à lui, ne semble avoir rien à sur ce marché cloué au pilori par une asthénie collective et o les transactions sont de plus en plus ridicules. Les sociétés de Bourse ont pour leur part carrément jeté l'éponge :plus d'études, plus de conseils, encore moins de recommandations. Cela se comprend, d'autant que l'une de leur principale source de revenu (commissions sur les transactions) est complètement tarie et que leurs prévisions deviennent de plus en plus aléatoires au regard du marché qui n'intègre guère les fondamentaux des sociétés côtées. De leur côté, les investisseurs ont sans doute été les premiers à démissionner. Les pertes accumulées au cours des dernières années conjuguées aux promesses itératives et non tenues des autorités ont contribué à accélérer la perte de confiance. Les conséquences sont là : les institutionnels, principaux faiseurs du marché, se sont détournés de la Bourse, alors que les petits porteurs se comportent davantage comme des boursicoteurs, restant à l'affût d'opérations ponctuelles et génératrices de plus-values pour faire des allers-retours sur le marché. Les sociétés cotées, elles, se soucient très peu de l'évolution de leurs titres. Rares sont celles qui ont la présence d'esprit de soutenir le cours de leurs actions à un moment où elles s'effritent continuellement. Rappelons à cet égard que Wafabank, qui vient d'être désignée par le magazine The Banker, , a procédé à une démarche autre en décidant, en vertu de l'article 281 sur les SA, de racheter ses propres actions afin de réguler le marché. Que faire face à une situation des plus critiques ? Peut-être attendre que les autorités veuillent bien bouger le petit doigt pour impulser une dynamique autrement plus importante à la Bourse de Casablanca. Pendant ce temps, le marché boursier navigue à vue et la place est en train de perdre le minimum de crédit qui lui restait grâce aux espoirs nés des précédentes réformes initiées.