* Une décision prise après latténuation des risques, notamment les pressions inflationnistes et un comportement favorable des fondamentaux économiques. * La Banque centrale restera vigilante, la conjoncture mondiale étant toujours marquée par une grande incertitude. Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé, lors de sa réunion du 24 mars 2009, de ramener son taux directeur à 3,25%, soit une baisse de 0,25 point. Pour Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, «la baisse des risques, notamment des tensions inflationnistes, le comportement favorable des fondamentaux économiques, les prémices dune bonne campagne agricole, ont poussé le Conseil à cette décision». Le wali de BAM a toutefois averti quils restaient vigilants et suivaient de très près lévolution de la conjoncture. «Léconomie mondiale na jamais été aussi incertaine. Lissue de la crise ne se précise pas encore. La quantification des créances toxiques nest pas arrivée à son terme. En Europe, partenaire avec lequel nous réalisons lessentiel de nos échanges, la récession est importante. Il y a une montée des mesures protectionnistes», a-t-il ajouté. En effet, selon le rapport de BAM, «les dernières données disponibles montrent que la hausse des prix sest située à 3,8% en février, après avoir atteint 4% en janvier». Cette évolution reflète principalement la forte hausse des prix des produits frais, tandis que la tendance fondamentale des prix demeure orientée à la baisse, comme le confirme le repli très rapide du rythme de progression de lindice de linflation sous-jacente, revenu de 3,3% en décembre. «Nous arriverons à un niveau dinflation de 2,6%. Les tendances baissières de linflation importée se confirment trimestre après trimestre», précise Jouahri. Au niveau des fondamentaux de léconomie nationale, Jouahri a insisté sur le comportement des principaux paramètres. «Sur le plan des projections de croissance, nous visons 5% en 2009 grâce essentiellement à un rendement exceptionnel de la saison agricole et, dans une moindre mesure, de la demande intérieure. Les secteurs non agricoles, pour leur part, tournent avec une moyenne de croissance de lordre de 3,9%. Il y a une marge de manuvre budgétaire avec une forte croissance des recettes fiscales et moins de pression sur le budget de la compensation avec la baisses des cours du blé et du pétrole», a-t-il annoncé. Par ailleurs, Jouahri a souligné qu «il y a une récession au niveau de certains secteurs, comme le tourisme, ceux qui sont tournés vers lexport, les transferts des MRE et plus ou moins les IDE. Pour leur part, les conditions monétaires montrent que la décélération du crédit sest poursuivie, avec un rythme daugmentation en glissement annuel de 21% en février, après 25% au quatrième trimestre 2008. Pour 2009, les prévisions tablent sur une progression de 16%. Parallèlement, la résorption de lexcédent monétaire des agents non financiers concourt à latténuation des pressions sur les prix». Sur le plan de la liquidité, Jouahri a souligné que le Maroc avait connu une période de surliquidité pendant 7 ans et qu il était ensuite passé à une période de sous-liquidité. Avant dajouter : «Bank-Al Maghrib a alimenté le marché monétaire et continuera à le faire».