* Le projet de Tanger est stratégique pour le groupe afin dassurer les capacités nécessaires en vue de répondre aux besoins des marchés, dans laprès-crise. * La suspension de la participation de Nissan, et non son retrait, aura des incidences sur les délais de réalisation du projet. * Renault et la partie marocaine planchent sur le sujet pour que les objectifs initiaux soient maintenus. * Après 2009, Nissan pourrait reprendre sa participation, mais aucune confirmation dans ce sens na été donnée. La présentation des résultats financiers du groupe Renault a tiré les choses au clair concernant le projet du groupe à Tanger. Certes, la suspension de la participation de Nissan au projet, accouplée à la crise financière mondiale, décaleront les plannings de réalisation de lusine, mais une chose est sûre : le projet de Tanger figure dans le plan daction stratégique dévoilé. «Il est important de rappeler, concernant le projet de lAlliance Renault-Nissan, que Nissan ne sest pas retirée du projet mais a suspendu sa participation au projet. Ce qui laisse supposer que Nissan pourrait revenir. Mais, bien évidemment, cest une décision qui revient à Nissan et nous ne sommes pas habilités à y répondre», tient à préciser Axelle de Ladonchamps, chef du service de communication de Renault à Paris. Contactée par nos soins, elle explique quil est normal que les plannings de réalisation soient décalés après cette suspension, mais elle tient à assurer que les objectifs du projet seront maintenus. «Il est actuellement difficile dannoncer les nouveaux délais de réalisation du projet à Tanger puisque le groupe Renault est actuellement, avec les autorités marocaines, en train de revoir certains points du projet ainsi que la reconstruction du financement», poursuit Axelle de Ladonchamps. Notamment, combler le vide créé par la suspension de la participation de Nissan au projet. Cette participation, qui est estimée à 20 % du montage financier global du projet, est un taux qui se discute puisque de lavis des intéressés, aucune information officielle na été rendue publique, de même que les deux groupes, ayant dautres participations croisées, nont pas lhabitude de communiquer sur le montage financier mais donnent juste le montant global dun investissement. «Mais, ce que lon peut dire cest que la part de Nissan dans le montage financier du projet est minoritaire», tient à rassurer Axelle de Ladonchamps. Même si Renault, le groupe, devra réduire ses investissements en 2009, soit moins 20 % minimum par rapport au niveau 2008, il a affirmé son attachement à réaliser le projet de Tanger avec ou sans Nissan et malgré la crise, et que ce projet entre parfaitement dans sa stratégie dévoilée à la mi-février. A savoir, à moyen terme, continuer à travailler avec les pouvoirs publics dans le monde, afin de trouver les moyens dassurer les mutations nécessaires durant cette crise. Et plus important, sur le moyen / long terme, se préparer à laprès-crise. Pour cela, Renault est engagée dans une transformation pour sadapter à la nouvelle ère automobile. Des projets stratégiques sont déjà lancés pour répondre aux nouveaux besoins de mobilité individuelle, comme le véhicule électrique ou la gamme Entry qui sera développée à Tanger, notamment avec la Logan. Donc, autant de signaux forts rassurants pour lindustrie marocaine qui voyait, en ce projet, une nouvelle ère dindustrialisation au Maroc et une entrée de plain-pied dans lindustrie automobile mondiale. Et surtout, vu le nombre important demplois que ce projet promet. Le Maroc a finalement bien tiré son épingle du jeu comparativement à dautres pays, comme lInde, qui a vu les projets Renault gelés sur son sol. Optimisation free cash flow pour leitmotiv La détérioration des conditions de marché en 2009 a conduit le groupe Renault à centrer en priorité son action sur loptimisation de son free cash flow et a rendu caducs deux des engagements de Renault Contrat 2009 concernant les volumes et la marge opérationnelle. En 2009, le groupe Renault aura pour priorité la maîtrise des besoins en fonds de roulement, notamment par la poursuite de la réduction des stocks de 800 millions à un milliard deuros. Sa deuxième priorité est la concentration des investissements et des programmes de recherche et développement sur les projets stratégiques, dont le véhicule électrique et les performances environnementales des moteurs. Les investissements déjà réalisés à linternational seront pleinement exploités. Le Conseil dadministration du 11 février 2009 a décidé de proposer à lAssemblée générale du 6 mai de ne pas verser de dividendes sur les résultats 2008. En 2009, Renault pourra compter sur le lancement de 8 nouveaux produits (dont le nouveau Renault Scénic) ainsi que la nouvelle Mégane Renault Sport, Clio phase 2 et Trafic phase 3. Ces lancements feront de sa gamme la plus jeune dEurope, avec une offre adaptée aux nouvelles contraintes environnementales du marché et à un niveau de qualité bénéficiant de tous les progrès réalisés ces dernières années. Renault fera preuve de la réactivité nécessaire pour ajuster ce dispositif densemble en cas de détérioration supplémentaire de la conjoncture. Lensemble de ces mesures est conçu pour permettre à toute lentreprise de se mobiliser autour dune seule priorité en 2009 : viser un free cash flow positif. «Lindustrie automobile garde tout son potentiel et devra sortir de cette crise, notamment avec des produits plus respectueux de lenvironnement et mieux adaptés à la nouvelle donne économique. Lautomobile reste un produit irremplaçable», a déclaré Carlos Ghosn, président de Renault.n