Intéressant le chapitre consacré au Centre Hospitalier Ibn Rochd (CHIR) dans le rapport 2007 de la Cour des comptes. On apprend ainsi que durant les trois années examinées (2003 à 2005), il a été relevé que lhôpital Ibn Rochd (principale formation du CHIR) qui dispose de 336 médecins, réalise en moyenne 120.000 consultations par an et 600 par jour ouvrable, soit moins de deux consultations par jour et par médecin. Certes, le corps médical entreprend souvent des grèves pour réclamer de meilleures conditions de travail et une amélioration de leur situation salariale, mais vu le rendement, il y a matière à réflexion. Le rapport dévoile également quen matière dadmission pour hospitalisation, lannée 2005 a enregistré 41.204 admissions contre 43.365 en 2004, soit une baisse de 5 %. Le bloc opératoire nest pas mieux loti. En effet, les opérations chirurgicales réalisées ne dépassent pas les 14.204 en moyenne, soit 273 actes chirurgicaux par semaine et 39 par jour ouvrable. En prenant en considération leffectif de 64 chirurgiens en exercice, cela correspond à moins dun acte chirurgical par médecin et par semaine. En guise de réponse, le Directeur du CHIR a évoqué les grèves et le déficit important en infirmiers, notamment en infirmiers anesthésistes nécessaires pour faire fonctionner les blocs opératoires du matin au soir. «Ce besoin na été comblé que partiellement à ce jour par manque de profils sur le marché». Le Directeur a défendu le CHIR comme étant parmi les plus performants. Heureux de lapprendre ! Mais serait-il utile dévoquer également le problème que pose le fait que certains médecins et chirurgiens travaillent et pour le public et pour le privé? Cest un débat à ouvrir sur le cumul des fonctions, car in fine, ces médecins touchent un salaire de lEtat pour travailler à plein temps. Or, dans la pratique, certains praticiens ne sont présents dans les établissements publics que la matinée et se consacrent, laprès-midi, aux patients de cliniques privées.