* Avec la croissance du nombre de clients et des encours, la Fédération adopte de nouvelles règles prudentielles. * Lorganisme sera doté dune subvention de 200 MDH destinée à la mise à niveau des associations. La FNAM adopte de nouvelles règles prudentielles. Il sagit de se conformer aux exigences de Bank Al-Maghrib en la matière. Cette décision de la Fédération nationale des associations de micro-crédit a été entérinée lors de la tenue de son dernier Conseil dadministration. Le même conseil a élu un nouveau bureau. «Le micro-crédit au Maroc est dans un tournant de son histoire. Le pays est classé dans le «top ten» des Etats en la matière. La population cliente augmente à deux chiffes, le chiffre daffaires du secteur progresse de façon notoire. Mais il est temps de réorganiser le secteur pour lui assurer plus de professionnalisme», a affirmé Tarik Sijilmassi, président du Directoire du Crédit Agricole et de la Fondation Ardi pour le micro-crédit et nouveau président de la FNAM. Le dernier CA de la FNAM a, en effet, entériné un texte relatif à la mise en place de règles devant régir la classification et le provisionnement des créances en souffrance. Les grandes lignes de ce projet ont été approuvées par lensemble des associations de micro-crédit. Les membres de la FNAM ont, par la même occasion, discuté lAccord-cadre de partenariat signé avec le gouvernement en décembre 2005, les modalités de sa mise en uvre et laccès effectif aux financements promis par lEtat. «Le gouvernement, comme la annoncé Tarik Sijilmassi, a promis une enveloppe budgétaire sous forme de subvention de 200 MDH étalée sur cinq ans». Il a précisé que «ces fonds ne seront pas répartis équitablement entre les 13 associations, ni distribués au prorata des parts de marché». Cest une formule mixte qui sera finalement adoptée. «Le but, a-t-il annoncé, est de doter le secteur des moyens de son développement», a-t-il dit. Le président de la FNAM a fait référence à linstallation dun système dinformation pour réduire les impayés, au renforcement de la bonne gouvernance et à la mise à niveau des ressources humaines. «Vu que lacquisition dun système dinformation est coûteuse, lidéal est que plusieurs associations se regroupent et créent un seul système», a-t-il noté. A cet égard, la FNAM va créer une centrale des risques pour limiter les impayés. «Il est question de barrer la route aux clients non solvables ou qui cherchent à régler leur dette via un nouveau crédit chez une autre association», a expliqué Sijilmassi. Concernant les dotations budgétaires, les associations se basent sur les fonds propres et le soutien de lEtat que certains jugent insuffisant. «Les 200 MDH ne sont quune goûte deau dans locéan», a ajouté Nouredine Ayouch, président de la Fondation Zakoura pour le micro-crédit et membre de la FNAM. En effet, lencours global du secteur sélève à plus de 5 milliards de DH. Le nombre de clients, quant à lui, dépasse 1,3 million. Lobjectif du gouvernement est datteindre 3 millions de clients. «Cest un objectif réaliste et réalisable, mais pour ce faire, il faut mobiliser davantage de fonds et de ressources», a souligné Ayouch. La FNAM devrait présenter dans les meilleurs délais un plan national consolidé, regroupant les stratégies de développement de toutes les associations. Il est à rappeler que la FNAM, qui a élu Sijilmassi président, a désigné Hammou Ouhelli trésorier, alors que Khaddouj Gharbi est trésorier adjoint.