* La fausse déclaration est la principale cause du refus de la compagnie dassurance de rembourser un prêt immobilier en cas de décès ou dinvalidité du souscripteur. * Simple formalité pour les souscripteurs, le questionnaire de santé mentionne quil ne faut pas faire de fausse déclaration au risque de perdre ses droits. * Slimane Echchihab, Directeur général adjoint de Wafa Assurance, tranche sur la question. Finances News Hebdo : Quel est le cadre juridique régissant un contrat dassurance crédit immobilier ? Slimnae Echchihab : Loctroi dune assurance Vie sur le crédit immobilier est régi par le Code des Assurances. Dans la pratique, il est effectué par un contrat de groupe. Ainsi, létablissement bancaire souscrit auprès dune compagnie dassurance pour tous ses clients. Ces derniers nont quà remplir un bulletin dadhésion en cas de contraction dun crédit immobilier, pour bénéficier dune assurance Vie couvrant le prêt. F.N.H. : Dans la pratique, comment se fait lévaluation dun dossier ? S. E. : Généralement, la compagnie dassurance procède de deux manières relatives essentiellement au montant du crédit. Au cas où le prêt nexcède pas les 500.000 DH, le client remplira un questionnaire de santé qui sera par la suite remis à la compagnie dassurance. Au cas où sur ce questionnaire figure une quelconque maladie, il est alors demandé à lemprunteur deffectuer une visite médicale sur la base de laquelle lassureur acceptera ou pas dassurer le crédit immobilier. Quand la visite médicale ne révèle chez lemprunteur aucune maladie susceptible dentraîner un décès ou une invalidité définitive, le crédit lui sera octroyé parce quil remplit les autres conditions déligibilité. Mais quand il sagit de capitaux à risque important, cest-à-dire dépassant le montant de 500.000 DH, la visite médicale est automatiquement exigée par lassureur. Si lemprunteur ne présente aucun risque, la compagnie lui appliquera un tarif normal. Le prêt du souscripteur est dès lors couvert, moyennant une prime, par une assurance décès invalidité. Cette assurance prend en charge les sommes restant dues au titre du prêt immobilier (en cas de décès ou d'invalidité absolue et définitive) ou le remboursement des échéances (pendant la durée de l'incapacité de travail, momentanée). Mais, si le souscripteur présente un risque important révélé par la visite médicale à laquelle il a été soumis, son dossier est examiné et sera assujetti à une majoration de la prime dassurance. Et si son dossier est refusé par lassureur, il revient alors à la banque de décider doctroyer le prêt sans aucune assurance. F.N.H. : En cas de risque important, comment la surprime est-elle évaluée ? S. E. : Dans pareil cas, la compagnie dassurance fait appel à un réassureur pour partager le risque et on parle dans ce cas de figure de la coassurance. Il faut dabord décider de la recevabilité du dossier du souscripteur et ensuite établir la majoration dont il devra sacquitter. Généralement, les réassureurs ont développé un baromètre de tarification basé sur les tables de mortalité se référant au diabète par exemple ou à toute autre maladie. La surprime est calculée par la suite selon chaque cas. F.N.H. : Quels sont les motifs qui peuvent entraîner un refus de remboursement du crédit immobilier de la part dune compagnie dassurance ? S. E. : Essentiellement la fausse déclaration qui provoque la nullité du contrat. Ainsi, si une maladie antérieure non déclarée dans le questionnaire de santé provoque le décès ou linvalidité, lassurance refuse de rembourser le crédit. Ce qui entraînera lhypothèque par la banque du bien immobilier du souscripteur. F.N.H. : Souvent, les souscripteurs prennent ce questionnaire pour une simple formalité administrative et ne sont pas informés sur les risques encourus S. E. : Il est bien écrit sur le questionnaire de santé que le souscripteur ne doit pas faire de fausse déclaration au risque de perdre ses droits.