* Lindice sectoriel des cimenteries affiche une performance de seulement 4,81%, sous-performant le Masi de plus de 6 points. * Si la valeur Lafarge Ciments se porte plutôt bien, Holcim Maroc et Cimar se sont cassé la figure en ces huit premiers mois de lannée 2008. * Fini les années fastes dantan ? Tout laisse à penser que oui. Tour dhorizon. Bilan en demi-teinte pour les trois cimentiers cotés. Lafarge Ciments, Holcim Maroc et Ciments du Maroc ont réalisé des fortunes diverses et assez disparates. Si Lafarge a pu maintenir un bon cap en ces huit mois de lannée 2008, avec une performance de plus de 16%, les réalisations de ses deux autres consurs laissent à désirer. Le cours de Holcim na pas évolué dun iota et affiche une performance proche de zéro (0,2%). Cimar, elle, baigne dans le rouge avec une perte sèche de plus de 21,4%. En somme, lindice sectoriel des cimentiers na gagné que 4,81% depuis le début de lannée, alors que le Masi, indice de toutes les valeurs cotées, effleure les 11% de performance. Etrange. Jamais lindice des cimenteries navait tant sous-perfomé le marché. Lécart entre les cimenteries et lindice général du marché a toujours été en zone verte. Cette tendance, que lon prenait pour argent comptant, compte tenu de la vivacité du marché du ciment et des bénéfices plantureux que les opérateurs du secteur engrange, semble cette année sinverser. Et pour cause, trois diverses raisons : la cherté de ces valeurs, la morosité du marché et la mauvaise santé de Cimar qui tire lindice vers le bas. Douce, très douce la correction Le secteur du ciment figure, aujourdhui, parmi les compartiments les plus chers de la Bourse de Casablanca. Ce constat fait lunanimité dans les milieux financiers. Les trois cimenteries cotées traitent en effet à des niveaux de Per relativement élevés par rapport à la norme. Lafarge Ciments, Holcim Maroc et Cimar affichent toutes des Per dépassant de 22 fois les bénéfices attendus pour lexercice en cours. «Ce qui est anormal», commente un analyste financier de la place qui, vous laurez bien compris, sest cantonné dans lanonymat. «La valorisation des cimentiers dans des marchés comparables au nôtre ne dépasse pas 16, ou pire, 18 fois les bénéfices escomptés», argue-t-il. Nos trois valeurs ont en effet trop pris ces dernières années. Leuphorie du marché du ciment, qui a accompagné le boom du secteur des travaux publics, du tourisme et de limmobilier, na pas manqué dalimenter la bulle qui sest emparée des valeurs du secteur en Bourse. «Une valeur comme Holcim, pour ne citer que celle-là, a gagné plus de 225% en seulement cinq ans. Alors que ses bénéfices nont progressé que de deux chiffres pendant ce temps-là», explique notre analyste. Le déphasage est patent. Ces valeurs sont-elles, alors, en train de corriger ? Tout laisse à penser que oui. Car bien que le marché du ciment ait continué sur sa lancée en enregistrant une progression de 15,7% en ce premier semestre de lannée, les valeurs du secteur nont pas vu progresser leur cours de la même manière que durant les cinq dernières années. Cela prouve, si besoin est, que les investisseurs ont pris conscience du niveau assez élevé de la valorisation du secteur et lont bel et bien intégré dans leur comportement sur le marché. «Les cimenteries cotées sont en train de vivre une période de correction qui ne dit pas son nom», martèle notre analyste. «Cela aurait au moins le mérite, selon lui, de remettre les pendules à lheure et de faire revenir les trois valeurs à des niveaux de valorisation, pour le moins, corrects Sans créer, pour autant, une panique, puisque la correction se fait de manière très douce». Mais cela ne sapplique pas uniquement aux cimenteries. Toutes les valeurs du marché, du moins les plus grosses dentre elles, sinscrivent dans cette logique. Le marché passe, en effet, par des moments difficiles. Après avoir atteint, en mars, quelque 17,6% de gain, le Masi est entré dans un véritable couloir baissier, pour atteindre les 10% en seulement cinq mois. Et cette fois-ci, ce nest pas par manque de papier frais, comme se plairaient à dire certains. Loin de là. Les cinq IPO de cette année nont pas eu les effets escomptés. Et même limmobilière Alliance, dune taille assez grande, na pu renverser les choses. Cest dire que cest une tendance de fond. Et que la correction est bel et bien là Même si elle se fait en douceur. Les cimentiers font partie du lot et nagent, eux aussi, dans la vague, quoiquils sen sortent bien comparés à dautres valeurs du même calibre. Car, exception faite de Cimar qui est, faut-il le dire, un cas isolé, le secteur se porte plutôt pas mal, et serait en zone verte en ces moments difficiles.