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Résultats des banques : D’où viennent tous ces milliards ?
Publié dans Finances news le 17 - 04 - 2008

* Les huit établissements bancaires qui comptent sur la place affichent un bénéfice net agrégé de 9,7 milliards de dirhams, soit une progression de plus de 33,7% par rapport à l’année dernière.
* Étonnant, puisque ces performances interviennent dans un contexte de resserrement des marges sur intérêts, leur principale source de revenu.
* Les marges sur commissions prennent le relais et montent de plus en plus dans la structure de revenu des banques… au grand dam du client qu’on continue de pomper à fond !
Les banques marocaines sont très riches. Les huit établissements qui comptent sur la place ont engrangé près de 9,7 milliards de dirhams de bénéfices au titre de l’année 2007, soit 2,4 milliards de plus qu’un an auparavant. Ces gains faramineux découlent d’un Produit Net Bancaire de près de 30 milliards de dirhams, soit une (super) marge nette moyenne d’un peu plus de 32%! Cependant, toutes les banques ne sont pas logées à la même enseigne. Les deux mastodontes du secteur, Attijariwafa bank (ATW) et le Groupe Banques Populaires (GBP), demeurent les champions incontestés en matière de capacité bénéficiaire. Leur résultat net part du groupe s’est élevé à 2,4 milliards de dirhams pour le groupe bancaire du groupe ONA et à un peu plus de 2,3 milliards pour la banque «du cheval». Les deux groupes bancaires affichent en même temps des marges nettes respectives de 28% et de 34%. Ils sont suivis d’assez loin du CIH qui a annoncé un bénéfice net de 1,4 milliard de dirhams. L’ex OFS arrive, faut-il le rappeler, de très loin, puisqu’il n’était qu’à 387 MDH de bénéfice il y a un an. En poursuivant l’assainissement de son portefeuille de créances en souffrance, le CIH est arrivé pour la première fois à distancer la banque d’Othmane Benjelloun, qui a affiché un bénéfice net de seulement 1,2 milliard de dirhams. Toutefois, avec un PNB de 4,4 milliards de dirhams, en forte progression de 24%, BMCE Bank reste, de très loin, le seul et unique challenger des deux premiers groupes bancaires du pays. Le CIH, lui, n’affiche pendant ce temps-là que 1,3 milliard de PNB.
La Société Générale vient, par ailleurs, en cinquième position avec un bénéfice net part du groupe de 874,5 MDH. Elle est suivie par la BMCI (666 MDH), le Crédit du Maroc (363,2 MDH). Le Crédit Agricole du Maroc, bien qu’il ait pu refaire surface ces deux dernières années en sortant du rouge, demeure le dernier de la classe avec un résultat net de seulement 271 MDH. Donnée remarquable : la progression des profits du secteur a été de deux chiffres, parfois trois, hormis pour les deux mastodontes ATW et GBP qui, pâtissant vraisemblablement des contre-performances de leurs filiales africaines en cours de redressement, n’ont enregistré que de faibles taux de progression (8,2% pour ATW et 6% pour le GBP). En somme, le secteur bancaire sauvegarde encore et toujours un niveau de rentabilité assez élevé, comparé à d’autres secteurs de l’économie nationale. En témoigne le ROE (rentabilité des fonds propres) des différentes banques qui oscille entre 11,2% et 19,9%, sans compter le CIH qui affiche exceptionnellement un ROE de 57%. La filiale marocaine du groupe BNP Paribas demeure, par dessus tout, la championne du secteur en matière de rentabilité des fonds propres. Son ROE est ressorti au niveau très confortable de 19,9%, soit également le niveau le plus élevé de toutes les filiales mondiales du groupe BNP Paribas. Question : qu’est-ce qui fait donc que les banques marocaines gagnent autant d’argent et, surtout, qu’elles en gagnent davantage d’une année à l’autre ? Le plus étonnant, c’est que ces performances remarquables sont réalisées dans un contexte de baisse des taux d’intérêt, leur principale gagne-pain!
Les pompes à commissions
Il y a d’abord l’effet volume. La baisse des taux a eu, en effet, un effet attractif sur la clientèle qui, dans un contexte économique favorable, a conduit à une expansion de la production bancaire en termes de crédits immobiliers, de crédits à l’équipement et de crédits de trésorerie. D’autre part, l’amélioration du taux de bancarisation de la population, la forte extension du réseau d’agences commerciales ainsi que l’absence d’opportunités de placements sécurisés pour les particuliers, ont fait que les ressources des banques augmentent de manière significative. Selon les chiffres du GPBM, les dépôts de la clientèle ont augmenté à fin 2007 de 17,1% à plus de 500 milliards de dirhams. Ils sont principalement constitués de comptes-chèques (41,3%) qui sont non rémunérés. Et ce n’est pas un hasard, puisque l’ensemble des banques font la chasse aux ressources non rémunérées l’une de leur principale priorité. L’objectif étant évidemment de contrebalancer l’effet de la baisse des taux à la sortie et de sauvegarder, autant que faire se peut, leur marge d’intérêts. C’est le cas d’ATW par exemple, dont les ressources rémunérées ont baissé de 8% d’une année à l’autre, tandis que celles non rémunérés se sont envolées de 27,3%, représentant plus de 64% de l’ensemble des ressources de la banque, contre seulement 56% une année auparavant.
De l’autre côté, les crédits à l’économie se sont établis à 378 milliards de dirhams, en progression de plus de 27% par rapport à la même période de l’année dernière… De quoi (largement) compenser l’effet de la guerre des taux ! Bref, avec des dépôts de moins en moins rémunérés et des crédits qui s’envolent, au point de déranger un Abdellatif Jouahri qui veille au grain, les banques, hormis le GBP dont la marge d’intérêt a accusé un repli de 12,8% à 540 MDH, ont pu malgré tout améliorer leurs marges d’intérêt qui a crû en moyenne de près de 15%. À côté de cela, la marge sur commission a été appelée à la rescousse pour épauler les profits des banques. Il s’agit en fait de la catégorie de revenus qui a connu les plus importantes progressions. Sa part dans le PNB des banques a augmenté de manière significative. La marge sur commission d’ATW a progressé de 19% et représente désormais près de 20% de son PNB. Celle du GBP a crû de plus de 65,2% et constitue plus de 11% de son PNB. Seule source de revenu qui a connu une évolution contrastée : le résultat des opérations de marché. S’il a augmenté pour certaines banques, notamment la BMCE Bank, en raison de la plus-value (près de 700 MDH) réalisée à l’occasion de la vente de 5% de son capital à la Caja de Ahorros del Mediteraneo, le résultat des opérations de marché de la quasi majorité des établissements bancaires a pâti durant l’année 2007 de la brutale hausse des taux d’intérêts obligataires. Il faut signaler par ailleurs que la capacité bénéficiaire des banques a été également portée par la meilleure maîtrise de leurs charges générales d’exploitation qui a conduit à la baisse de leur coefficient d’exploitation (45% en moyenne).
Mais cela ne clôt pas le débat. Loin de là. Nombreux sont les gens, en effet, qui estiment que ces bénéfices sont tout simplement faramineux et disproportionnés par rapport à la progression globale de l’économie. Car si les marges sur intérêts se délestent petit à petit du fait de la rude concurrence des taux entre les différentes banques, la montée en puissance des commissions arrive à atténuer considérablement les effets sur le compte des résultats. En termes plus clairs, les banques continueraient à pomper à fond le client pour compenser la baisse des taux. Et ce n’est pas un hasard si Bank Al-Maghrib a appelé les banques, il y a un peu plus d’un an, à alléger les commissions et frais appliqués à certains services bancaires de base (www.financesnews.ma). Le but étant, rappelons-le, d’améliorer la transparence vis-à-vis des clients, de rendre gratuites certaines opérations bancaires et de baisser les tarifs de quelques-unes et, enfin, de réduire les dates de valeur. Mais cela n’a point trouvé écho auprès des banques puisqu’à ce jour elles n’ont pas appliqué à 100% les directives de BAM. Il suffit de jeter un coup d’œil sur son relevé de compte pour s’en apercevoir. Des frais ont certes été revus à la baisse, mais d’autres, en revanche ont stagné, sinon augmenté.


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