* La Loi de Finances 2008, par exception aux autres dispositions favorables à lentreprise, a décrété laugmentation des droits denregistrement. * Il est temps que lAdministration fiscale se penche sur la publication de données générées à partir de sa base de données pour motiver ses décisions. La Loi de Finances 2008 a été imbibée de surprises, notamment en terme de nouvelles mesures fiscales. Parmi les principales nouveautés initiées par la dernière loi, laugmentation des droits denregistrement (DE) appliqués aux opérations de constitution et daugmentation de capital. Selon Houssifi Houssine, expert-comptable, «la Loi de Finances de lannée 2008, et par exception aux autres dispositions favorables aux entreprises, a décrété laugmentation des droits denregistrement». En effet, ces dernières sont assujetties, dès lentrée en vigueur de la nouvelle loi, à un nouveau taux dimposition: 1,5% du montant de laugmentation. Selon Houssifi Houssine «cette augmentation se traduira, sans aucun doute, positivement sur les cours de lEtat, mais affectera de façon plus ou moins significative le coût des opérations concernées». À ce titre, sil convient de signaler quà linstar de lannée précédente, la totalité (DE) amassée saccroîtra de manière significative en 2008. En fait, les rentrées provenant des droits d'enregistrement et de timbre ont augmenté, en 2007, de plus 25%, en affichant 7,6 milliards de DH. Une telle mesure constitue une bonne bouffée doxygène pour le Trésor public. Au moins, elle permettra damortir, à un certain niveau, les impacts négatifs des autres mesures fiscales sur les caisses de lEtat. Surtout les dernières prises relatives à la baisse du taux de limpôt sur les sociétés, IS. Mais la question qui mérite dêtre posée est celle relative aux répercussions attendues sur les entreprises, sachant que cet impôt na pas exclu les augmentations de capital provenant des réserves ou de la plus-value résultant de la réévaluation de lactif. Larticle 127 du Code général des impôts concernant les actes et conventions imposables, affirme que sont assujettis à la formalité et au droit denregistrement tous actes sous seing privé ou authentique, entre autre, «constitution, augmentation de capital, prorogation ou dissolution de sociétés ou de groupements dintérêt économique, ainsi que tous actes modificatifs du contrat ou des statuts». Dans ce sens, Houssifi Houssine explique que «lenregistrement des actes et conventions permet de donner une date certaine aux dits actes. Les droits denregistrement constituent le coût de cette assurance. En droit de sociétés, ces droits sont acquittés notamment à loccasion de la constitution de celles-ci et sappliquent également aux actes afférents aux maints événements qui marquent la vie de la société. À titre indicatif, nous en citons les augmentations de capital». Luniformisation des comptes limpose Dans le cadre de lharmonisation du système fiscal, notamment celui relatif au droit denregistrement, la commission fiscalité de la Confédération générale des entreprises du Maroc, CGEM, a fait de ce point lun des principaux axes damendements à la Loi de Finances 2008. En agissant dans ce sens, le Fisc a décidé luniformisation des taux applicables de larticle 133 du Code de commerce. Cela sest traduit par un relèvement de taux de 0,5% à 1,5% pour toute constitution ou augmentation de capital. Houssifi Houssine stipule qu«il est vrai que la fiscalité constitue une donne importante dans la décision dinvestissement. Seulement, les droits en question ne peuvent constituer de variable prépondérance dans léquation de la décision dinvestissement. Il est légitime de sinterroger sur le pourquoi de cette mesure et quelles sont les études entreprises par lAdministration fiscale pour agir sur ces droits». Mais il ajoute, dautre part, que «le tissu économique marocain est marqué par la coexistence de deux pôles dentreprises. Les grandes et les petites. Si les grandes ne se soucient pas de laugmentation pour des raisons de statut économique et dassise financière, les petites, après révision à la baisse du niveau minimum du capital social pour les SARL (formule alléchante et très demandée), continueront à verser le minimum qui na pas enregistré de modification». Il conclut qu «il est temps que lAdministration fiscale se penche sur la publication de données générées à partir de sa base de données pour motiver ses décisions. Dans le cas qui nous concerne : le nombre dactes, les montants de capitaux, les montants daugmentation »