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Entretien : «Être dans l’opposition nous dégage
Publié dans Finances news le 20 - 12 - 2007

* Selon l’Amghar, aucune crise ne se déroule actuellement au sein du parti qui réunit le MP, le MNP et l’UD.
* Le Mouvement a basculé vers l’opposition quand les promesses qu’on lui avait faites n’ont pas été tenues.
* Faire front commun avec le PJD ne pose aucun problème à Aherdan qui estime que nous sommes tous des Marocains.
* Au-delà des tractations avec Abbas El Fassi, l’Istiqlal est l’adversaire politique du Mouvement Populaire.
* Malgré 50 ans de vie politique, la retraite n’est certainement pas pour demain pour ce dinosaure.
* Entretien avec Mahjoubi Aherdan, Président du Mouvement Populaire.
Finances News Hebdo : Il y a eu plusieurs échos de dissidences au sein du Mouvement Populaire. Est-ce vrai tout ce qui est rapporté par la presse ?
Majoubi Aherdan : Mais pas du tout. Vous avez un certain Mansouri et un certain Sokkrat qui ont été exclus du Mouvement. Ils ont émis des déclarations sans aucun fondement et ont été exclus selon les règles.
Le premier s’est présenté aux élections et a échoué. Je me demande qui le pousse à agir ainsi car j’ai toujours pensé que c’était un ami ?
Quant à Sokkrat, il a déjà été renvoyé du Mouvement, mais étant d’une famille militante, il y a été réintégré; mais le voilà une fois de plus renvoyé pour les même raisons. Je le regrette car j’aime beaucoup cette famille. Lors de la réunion du Comité central, toute l’assistante a été contre lui, il a essayé de créer le scandale et a fait des interventions à la presse et a la télévision. Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le Bureau politique a jugé utile de l’exclure.
Le Mouvement, jusqu’à preuve du contraire, marche bien. Il avait, à un moment donné, fait l’objet d’un rapt, ce qui avait provoqué pas mal de divisions dans les rangs du Mouvement; mais nous avons pu vaincre toutes les réticences et actuellement le Mouvement Populaire a retrouvé son authenticité ancienne et j’espère pouvoir le voir remplir son rôle en tant que mouvement national issu de la Résistance et de l’Armée de libération.
Pour tous les bobards de la presse, cette union fait peur peut-être, car comment expliquer toutes ces choses ?
F. N. H : Pour revenir aux élections, à la veille de la présentation du nouveau gouvernement, le Mouvement Populaire était bien parti pour rejoindre le gouvernement d’Abbas El Fassi et, subitement, vous vous retrouvez dans l’opposition. Comment ça se fait ?
M. A. : Vous voulez que je vous dise la vérité ? Je suis très content d’avoir rejoint l’opposition.
F. N. H : Et pourquoi donc ?
M. A. : Parce qu’en fin de compte, l’adversaire politique réel du Mouvement Populaire c’est l’Istiqlal. Lors de notre réunion, j’ai pris la parole pour dire : «nous nous sommes bagarrés dans le temps avec l’Istiqlal. Mais aujourd’hui notre main est tendue vers ce parti. Voulez-vous que nous soyons des amis et que nous travaillions ensemble pour le bien du pays, ou bien devons-nous continuer à être des adversaires ? Pour ma part, je ne le souhaite pas. À vous de choisir !»
Je me rappelle la veille de la constitution du gouvernement de l’Alternance quand feu Hassan II nous avait demandé de constituer un front commun avec l’USFP pour constituer une majorité momentanée.
Mais Abderrahmane Youssoufi avait fait une déclaration qui nous avait choqués, et Dieu sait que c’est un ami de la Résistance. Il avait opté pour le mode de scrutin par liste en déclarant : «Nous allons composer la liste pour couper la route aux notabilités des tribus».
À partir de là, cela ne pouvait plus marcher et j’ai été le seul contre ce mode de scrutin par liste qui a d’ailleurs eu pour résultat l’abstention aux élections.
F. N. H : Ça c’est pour l’USFP, mais qu’en est-il de l’Istiqlal ?
M. A. : Ce parti a sa propre mentalité et plaide pour la primauté de la langue arabe en bloc. J’ajoute et j’affirme que la langue arabe est aussi notre langue, mais l’amazighité a pour nous une grande importance. C’est notre langue de base et elle est porteuse de tradition millénaire et c’est elle qui donne au Maroc sa véritable personnalité. Les tribus arabisées n’en sont pas moins amazighes car le sang ne se transforme pas en eau.
Ne serait-ce que sur ce plan, nous ne pouvons êtres d’accord. Nous sommes tous Marocains, oui, mais nos aspirations sont différentes.
F. N. H : Mais à un certain moment, si le mouvement avait eu les valises ministérielles qu’il avait sollicitées, il aurait participé à ce gouvernement…
M. A. : Normalement, le Mouvement est arrivé en troisième position après le PJD, donc automatiquement dans la majorité. Abbas El Fassi, Premier ministre désigné, est venu chez moi par correction le soir même de sa désignation par SM. Nous avons discuté et nous nous sommes entendus que le Mouvement devait prendre la présidence de la première Chambre avec des ministères à désigner. Mais, je ne sais comment les Indépendants se sont retrouvés à la tête de la première Chambre et les choses sur lesquelles nous nous sommes entendus ont évidemment foiré.
F. N. H : C’est ainsi que vous vous êtes retrouvés avec le PJD dans le camp de l’opposition. Cela revient-il à dire que vous allez faire front commun ?
M. A. : Le PJD c’est un peu le Docteur Khatib qui est mon compagnon de lutte dans la Résistance. Et sur le plan de l’opposition, nous nous entendons bien. Personnellement, avant même l’Union des MP, j’étais en contact avec le Docteur Khatib, à l’époque Secrétaire Général du PJD, et nous avons eu des réunions communes, des manifestations communes… À partir du moment où nous sommes tous Marocains, il n’y a aucune raison de ne pas travailler ensemble. Et le PJD est un parti politique comme tous les autres.
F. N. H : Avant même d’en venir à la composition du gouvernement, comment expliquez-vous le faible taux de participation aux législatives ?
M. A. : Il y a un proverbe qui dit: «Quelqu’un est tombé de cheval. On répond : c’est depuis qu’il est monté qu’il était déjà penché». Nous avons aujourd’hui la résultante de ce qui s’est fait depuis l’indépendance à ce jour, un mauvais départ ne peut donner que cette situation. Dès l’indépendance, l’Istiqlal voulait un gouvernement homogène, eux et personne d’autre.
Aujourd’hui, les choses ont changé de forme et non de fond et nous revenons, dans un certain domaine, à la case départ. Le peuple en a assez de subir et il a donné sa réponse par l’abstention.
F. N. H : C’est ce qui expliquerait
l’entrée spectaculaire de Fouad Ali El Himma dans l’arène politique ?
M. A. : Pour revenir à El Himma, je peux dire qu’en tant que citoyen il est libre d’agir comme tout un chacun. Nous nous targuons d’être en démocratie, pourquoi donc El Himma est-il désigné du doigt plus qu’un autre ? SM le Roi court dans tous les sens, travaille d’arrache-pied et tout le monde sait qu’il a besoin d’hommes capables de l’aider parce qu’il se trouve qu’il y a une faille et qu’il y a un manque à combler.
Je dis qu’il est temps de faire un arrêt, d’évaluer les données et de prendre des décisions réelles pour que le Maroc retrouve sa vraie force. Nous avons un Roi actif
et des compétences fantastiques, mais
nous subissons les effets d’une politique aberrante.
F. N. H : Toujours concernant le nouveau gouvernement, comment avez-vous accueilli la nomination d’Akhennouch à la tête du ministère de l’Agriculture sous la houlette du RNI, alors qu’il a été élu sous le drapeau MP ?
M. A. : Akhennouch est un ami. Si nous avions participé au gouvernement et si nous avions pu avoir les finances dans ce gouvernement, c’est à lui que nous aurions pensé. Mais la question est dans la manière de faire. Nous devions nous entendre sur les ministères avant de désigner les ministres. Mais revenir sur cette question ne rime plus à rien, et le fait de ne pas avoir participé à ce gouvernement nous dégage de toute équivoque.
F. N. H : Mais il y a eu des bagarres pour les valises ministérielles, tous partis confondus. Comment expliquez-vous pareille frénésie ?
M. A. : Pour des gens qui n’ont pas de moralité, pourquoi ne pas s’enrichir? C’est ce que faisaient, hélas, certains qui se soucient peu de la chose politique, des programmes, de l’action militante… Mais, on peut dire que le Maroc a des potentialités énormes et qu’il a besoin d’un redressement sur tous les plans. Et je peux dire que nous ne sommes pas un peuple de lâches et qu’il est temps de prendre les choses en main.
F. N. H : Quel commentaire faites-vous après le départ d’El Yazghi de l’USFP ?
M. A. : El Yazghi n’a pas démissionné, on l’a acculé à le faire. S’il en est arrivé là, c’est qu’il y a des raisons que les Usfepéistes sont seuls à connaître. Mais je ne peux porter de jugement ni sur El Yazghi ni sur L’USFP. Tout ce que je peux dire c’est que ce parti, en tant que base, est le plus proche du Mouvement Populaire parce qu’en partie issu de la Résistance.
F. N. H : Quand est-ce que se tiendra le Congrès extraordinaire du Mouvement ?
M. A. : C’est moi-même qui ai évoqué en premier l’idée d’organiser un Congrès extraordinaire. Mais avant de le tenir, il y a lieu de parfaire notre organisation. Ceci exige de donner aux partisans une seule carte d’adhésion au Mouvement unifié, de renouveler des bureaux et de réunir ces bureaux pour donner au Mouvement sa véritable destination. Ce n’est qu’après que nous pourrons tenir notre Congrès.
Un Congrès dont l’objectif sera de sortir avec un Conseil national élu, un Comité central élu et un Bureau politique également élu, le tout avec un programme et des structures qui puissent contrôler et agir. J’ai émis cette idée, parce que moi-même je voudrais aider à mettre le Mouvement sur les rails. J’ai eu l’idée aussi de créer un Conseil de contrôle pour que le Mouvement ne puisse avoir qu’un secrétaire général pour faire son travail sous la surveillance et le contrôle du Conseil. Quand les choses marchent bien, le Conseil n’agit pas, mais quand il y a déviation, il intervient pour redresser la barre.
F. N. H : Au sein du Mouvement, avez-vous fixé une échéance pour concrétiser tout cela ?
M. A. : Le plus rapidement possible. Nous allons commencer de suite puisque le Mouvement est très actif. Dès janvier, ce grand chantier démarrera. Je pense pouvoir, sans porter préjudice au Mouvement, m’éloigner sans couper le cordon ombilical pour m’adonner à d’autres choses, notamment l’art, l’écriture et, pourquoi pas, le cheval. Je ne demande pas mieux. Au sein du Mouvement, je défends les cultures et une marocanité vraie. Autrement, je ne ferais pas de politique. La politique politicienne en tant que telle ne m’intéresse pas.


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