Le crédit dans tous ses états, ça le connaît. Adil Benzakour, Directeur général de Taslif, société de crédit cotée en Bourse, est un manager rompu aux pratiques des crédits et des financements d'entreprise. A son actif, plusieurs années d'expérience en banque, en industrie et en Bourse. C'est dans une grande banque de la place qu'il démarre sa carrière. Dans le domaine de l'industrie, il a investi 9 ans de sa vie à évoluer dans des structures orientées vers l'international (sociétés européennes et groupes marocains) où il s'occupait de la gestion de l'entreprise, notamment de ses ressources financières et humaines, de ses stratégies commerciales ; bref de la coordination de l'ensemble de ses directions. Économètre, diplômé de 3ème cycle universitaire, il a également enseigné l'Ingénierie financière et l'Evaluation d'Entreprises, un vrai partage du savoir. Ses amours premières finissent par le rattraper. Il retourne, après une riche expérience dans l'industrie, au marché financier. A partir de 1995, alors Administrateur au Conseil de la Bourse de Casablanca, il va participer à sa modernisation. Il a dirigé une société de Bourse, une société de gestion d'OPCVM ainsi que le Corporate finance d'une banque d'affaires, et ce après avoir suivi des stages auprès de prestigieuses institutions financières en France. Il a réussi des privatisations par introductions en Bourse, des levées de fonds par émissions obligataires, des montages d'OPCVM, la gestion de portefeuilles privés Et il ne se perd pas dans tout cela, il est réglé comme du papier à musique ! «Avec mes différentes expériences de management, j'ai compris que l'une des clés de la réussite est la conciliation permanente entre trois composantes : soi-même, autrui et la situation du moment». Pour Adil Benzakour, le risque du manager est de simplifier cette complexité en laissant de côté une de ces trois composantes. C'est plus facile, mais aussi plus simpliste de jongler avec deux balles qu'avec trois. «Une autre clé de la réussite de l'exercice du management est la capacité à concilier l'exercice d'un pouvoir personnel et celui d'un pouvoir fonctionnel, à travers deux registres opposés et complémentaires que représentent une «égalité des personnes» et une «hiérarchie des fonctions». Une stratégie qui paie Tous les êtres ont un style naturel et un style adapté. «Au travail, on est plus du style adapté, me semble-t-il». Méthodique jusqu'à la moelle, ce qui le caractérise en premier, c'est sa rigueur, son sérieux, son respect des règles, sa précision et sa capacité d'analyser avec lucidité. «J'aborde les personnes et les situations avec diplomatie, de façon rationnelle et ordonnée. Ma capacité à prendre des risques calculés est une des grandes qualités qu'on me reconnaît». Adil Benzakour apprécie un environnement clairement défini et structuré, tout en y recherchant simultanément des activités différentes. Cet ordre est fait de logique factuelle, de chiffres et de règles. «Je n'aime pas ce qui me paraît irrationnel ou désorganisé, à commencer par les manifestations émotionnelles de l'âme humaine. Ma rigueur m'amène à ne pas me laisser emporter par elles. Cette force peut être aussi une de mes faiblesses». Cela dit, il reconnaît que sa recherche de la perfection peut l'amener à être mal à l'aise dans les relations humaines. On peut le trouver exigeant, réservé et distant... «Vous en concluez que Adil, au bureau, est plutôt du type "normatif" ». Mais il n'éprouve aucune difficulté à accepter la différence. «Les différentes contradictions constituent une richesse. Le style opposé au mien manifeste une forte affectivité sans s'embarrasser de méthode. Cependant, cette affectivité risque d'être plus centrée sur lui-même que vers autrui. Par opposition, mon humilité et mes exigences analytiques m'amènent à être discret, moins exposé». Dans ses différentes expériences, son credo est la création de valeur. Il le fait tant que les conditions le permettent. Autrement, il scrute de nouveaux horizons, tout en laissant derrière lui -sans heurts ni conflits- de bonnes réalisations, dont tout le monde est fier. A Taslif, il a créé de la valeur - grâce à son expérience plurielle, en lançant des produits innovants, assurant une diversification de ses ressources à moindre coût, recourant aussi bien au marché financier qu'aux financements bancaires. Ainsi, et en motivant son équipe, les résultats de Taslif ont doublé, entraînant dans leur sillage le doublement de sa valeur en Bourse. Son secret ? Etre toujours à l'écoute du marché pour mieux mettre en uvre ses plans d'action. En dehors du bureau, Adil lhomme est tout autre que Adil le professionnel. C'est la métamorphose ! Le méthodique, le rigoureux cède la place à un homme jovial, sympathique et fêtard. C'est tout à fait à l'opposé de sa froide «rationalité au travail». Il laisse libre cours à ses sentiments. Il est d'une spontanéité affective. «C'est ma manière d'être, accomplir pleinement mes deux rôles dans ma vie professionnelle et privée. J'aime communiquer dans le plaisir et la liberté. J'aime la fête et la compagnie. J'aime aussi recevoir et voyager». Ce qui n'est pas pour déplaire à sa femme et ses deux garçons. En effet, son temps libre il le consacre à s'occuper de son foyer, bichonner sa famille. «Quand je veux me détendre, je reprends mes anciennes partitions pour jouer au violon et parfois accompagner mon fils au piano». La lecture est aussi un bon moyen d'évasion. «Mes lectures sont plutôt techniques, mais également portées sur la politique et l'histoire, surtout celle de mon pays». Cet ancien Rotarien a le cur sur la main, en privé. Il reconnaît que son honnêteté, sa grande qualité, peut parfois être son pire défaut. Adil Benzakour est également un puriste ; il aime les choses au naturel. Justement, chaque fois qu'il en ressent le besoin, il part loin, même très loin, au Maroc ou ailleurs, pour se ressourcer et faire peau neuve, et revenir prêt à relever de nouveaux challenges. Bien qu'il ne soit pas un grand sportif, comme il l'aurait aimé, Adil Benzakour est animé d'une énergie et d'une frénésie de vie hors pair : «ma devise c'est croquer la vie à pleines dents». Sa vie, il ne la changerait pas d'un quart de poil ! Pour rien au monde !