* Le nouveau gouvernement issu des élections du 7 septembre a été nommé par S.M Mohammed VI. * La déclaration de politique générale sera très attendue car elle dessinera, via le vote de confiance, «lemplacement» des divers partis politiques qui ne participent pas à lactuel gouvernement. Le gouvernement issu des élections législatives du 7 septembre 2007 a été dévoilé aux citoyens lors dune cérémonie dinvestiture très suivie. Pourtant, la huitième législature qui est celle qui a connu le taux de participation le plus bas, ne semble pas constituer un handicap insurmontable devant la constitution dune majorité gouvernementale homogène. Abbas El Fassi, le Premier ministre, a constaté que cette formation gouvernementale «sinscrit dans un esprit defficacité, prenant en considération la représentation régionale, le poids des jeunes générations et une place significative des femmes». La première remarque à faire sur la composition du gouvernement de Abbas El Fassi cest la prédominance des ministres qui sont sans appartenance politique. 15 ministres en effet sont sans couleur politique jusquà présent, sur les 34 portefeuilles. La deuxième remarque qui simpose probablement est relative à la position prise par le Mouvement Populaire. Ce parti qui formait le gouvernement Jettou a préféré ne pas participer à la course aux sièges ministériels sans contrepartie claire ou convaincante. Ceci pose un problème crucial concernant les orientations de lactuel gouvernement «politique» dans le jargon du droit constitutionnel. Abbas El Fassi est en même temps chef de parti et donc dun programme économique et social qui doit en principe être appliqué. Ce qui signifie que certaines priorités peuvent changer. Même si lon avançait avant les élections du 7 septembre 2007 que «les programmes des partis politiques se ressemblent». Cest pour dire que lenjeu majeur de lactuelle formation gouvernementale est dopérer une sorte de continuation dans la rupture. Ou une sorte de légitimation politique nécessaire dun programme économique et social déjà entamé et qui suscite, malgré tout, ladhésion des couches défavorisées et vulnérables. Ceux qui ont boudé les élections législatives et à qui il faudra redonner confiance. Via justement limplication des chefs politiques des partis, en même temps que celle des ministres. Une autre caractéristique du gouvernement de Abbas El Fassi est le maintien des ministères de souveraineté. Excepté le département déjà occupé par M. Benaïssa, les autres ministres ont été reconduits dans leurs fonctions. La venue de lancien Président de la Chambre des représentants à la tête du ministère de la Justice traduit aussi un souci clair dimpliquer les partis dans la gestion de la résolution de tous les grands dossiers. Lesquels bloquent certainement le degré douverture souhaité par notre pays.