* Le Maroc avait un classement meilleur durant les années 80. * Entretien avec Azeddine Akesbi, de Transparency Maroc. Finances News Hebdo : Le classement du Maroc par Transparency International s'est légèrement amélioré par rapport à 2006. Peut-on prétendre que la corruption est entrée dans une phase régressive dans notre pays? Azeddine Akesbi : Le Maroc a connu des niveaux de classement beaucoup meilleurs que ceux de 2007. Le classement dépend du nombre de pays classés et son champ s'élargit d'année en année à d'autres pays. Il y a des pays qui sont moins bons que le Maroc et qui rejoignent à leur tour la notation. Durant les années 80, le classement du pays était meilleur. Mais ça n'empêche que durant l'année 2007 sa notation est passée de 3,2 à 3,5. Le gouvernement Jettou a engagé quelques signes positifs. Il y a le projet de ratification de la convention de l'ONU pour la lutte contre la corruption et le projet de loi sur la déclaration de patrimoine. Mais la réalité est autre, il faut attendre le rapport de décembre 2007 pour se prononcer et voir les années qui viennent pour pouvoir dire si la corruption est entrée dans une phase régressive. F. N. H. : Mais certaines voix s'élèvent, de la société civile même, pour dénoncer ou critiquer la méthode utilisée par Transparency. A. A. : Tout le monde a le droit de critiquer. L'IPC, l'indice qui mesure le niveau de corruption ne mesure pas la subjectivité. C'est un agent qui peut être subjectif mais qui mesure la perception. Il y a 14 agences qui font l'IPC dans le monde et qui sont reconnues pour leur notoriété en matière de rating. 7 de ces agences sont indépendantes et travaillent sur le cas du Maroc. Le résultat n'est retenu que s'il y a une convergence entre au moins trois agences. C'est un travail fait par des professionnels qui ont une longue expérience en la matière. F. N. H. : Qu'en est-il de la perception de la corruption par secteur ? A. A. : Sur la base d'une enquête par sondages, les secteurs de la Justice, la Santé, le service public, la gendarmerie et la police sont les plus corrompus avec une note supérieure à 4. Ils viennent en tête des secteurs les plus cités par les sondés. Pour 2007, je ne pense pas qu'il y a un grand changement F. N. H. : Et pour ce qui est de la passation des marchés publics ? A. A. : Nous n'avons pas encore d'indicateurs précis sur le niveau pour cette année, mais les marchés publics représentent l'un des secteurs les plus touchés par le phénomène de la corruption du pays où les commissions atteignent les 15%. Mais ça n'empêche qu'il y a des efforts pour assainir la situation et rendre confiance aux investisseurs.