* Un projet de code marocain de bonnes pratiques de gouvernance dentreprise a été élaboré par le gouvernement et la CGEM. * La question de sa force obligatoire se pose avec acuité. Au même titre que le degré dadhésion au code. Ce sont des experts de lOCDE et de la SFI qui ont assisté la Commission nationale de gouvernance dentreprise et le gouvernement pour élaborer ce projet de code. «Un texte qui veut plus être un outil de contrôle de la gestion» indique-ton auprès de la CGEM, qui précise aussi que «des codes spécifiques de gouvernance dentreprise viendront compléter ce code général pour tenir compte des particularités des PME et entreprises familiales, des établissements de crédit ainsi que des filiales publiques et des sociétés mixtes». Actuellement, le débat autour du code semble satténuer après que le CDVM, la Bourse, lOrdre des experts-comptables, BAM, le GPBM, lANPME et les ministères de la Justice et de la Modernisation des secteurs publics ont émis leur avis sur le projet. Il faut mentionner que lobjectif de la commission était délaborer dabord un texte aligné sur les benchmarks internationaux et sur les principes de gouvernance dentreprise de lOCDE. Cette ligne directrice enseigne tout sur lesprit du projet de ce code, soucieux, évidemment, de susciter davantage de confiance du capital étranger. Car plusieurs facteurs viennent en fait bloquer le chemin devant ce nouveau code. Dont essentiellement le quasi-échec du processus de la mise à niveau. Et surtout lexistence dune justice commerciale qui nest pas encore arrivée à jouer son rôle de «filtration» des entreprises. Lactuel projet du code contient les principaux éléments de la bonne gouvernance comme «la transparence», «lobligation de rendre compte» ou encore «lefficience et lefficacité» qui concernent surtout les entreprises concessionnaires de services publics. Et qui doivent «produire en qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veiller à ce que leurs prestations répondent à lintention des responsables de laction publique». Dun autre point de vue, la question de la force obligatoire de ce code se pose avec acuité. Et surtout sa relation vis-à-vis dautres lois plus contraignantes. Les rédacteurs du projet ont essayé de résoudre ce problème en empruntant les outils et les moyens daction aussi bien au droit bancaire, commercial ou boursier pour permettre au code davoir «des ponts» avec les autres textes. Il est utile de rappeler que le droit de la concurrence est un jalon essentiel de lactuel code. Les relations entre professionnels sont déterminantes sur le climat dinvestissement qui doit assurer toutes les conditions dune concurrence saine et loyale. Il reste à souligner que lactuel code se veut être le résultat «dun large consensus entre le secteur public et le secteur privé, «comme le laisse entendre son préambule. Cest pour dire que laspect éthique remonte dans le droit des affaires marocain. Un droit toujours accusé, à tort ou à raison, dêtre en déphasage avec la réalité des PME.