Le Comité International de la Croix-Rouge a rapatrié, samedi 22 janvier, au Maroc, deux membres des FAR détenus dans les geôles de Tindouf. Prisonniers depuis 16 et 17 ans, ils nont dû leur «salut» quà laggravation de leur état de santé et la pugnacité de la Croix-Rouge. Le CICR a fait le plus beau cadeau de l Aïd à deux des détenus de Tindouf et à leurs familles respectives. Les deux prisonniers en question, membres des Forces Armées Royales, ont, en effet, été rapatriés samedi 22 janvier au Maroc, soit le deuxième jour de lAïd. Ils ont subi pendant 16 ans pour lun et 17 ans pour lautre, les sévices et tortures infligés par le Polisario aux détenus marocains du camp de Tindouf, qui se trouve, rappelons-le, sur le sol algérien. Ils ont été rapatriés en raison de laggravation de leur état de santé, comme la indiqué un communiqué du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. «Tout en accueillant avec soulagement le rapatriement urgent de ces deux ressortissants, le Royaume du Maroc, ajoute le communiqué, déplore vivement que leurs détenteurs aient attendu l'aggravation de leur état de santé pour, enfin, accepter de les libérer». À leur arrivée à l'Aéroport de Marrakech, les intéressés, âgés de 57 et 48 ans, ont été immédiatement pris en charge par une équipe médicale spécialisée. Ils ont ensuite été transportés dans une unité hospitalière où ils subissent actuellement les examens nécessaires et bénéficient de soins appropriés et intenses, en attendant de rejoindre leurs familles. Tout en remerciant au nom du Royaume le CICR pour son action soutenue, le communiqué a appelé la communauté internationale à exercer davantage de pressions sur les parties responsables de «cette singulière et critique situation humanitaire, pour qu'il soit mis fin au calvaire vécu depuis si longtemps par des centaines de détenus marocains sur le territoire algérien». Changement de ton Le communiqué marque un changement de ton de la part du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, qui nutilise plus de gants pour désigner lAlgérie comme responsable des actes commis contre des détenus marocains sur son sol et pour qualifier les agissements condamnables du Polisario. Ainsi, le communiqué parle «d'une attitude condamnable sur tous les plans, qui confirme, une fois de plus, la situation anachronique, insupportable et inhumaine dans laquelle ont vécu et continuent de vivre les détenus marocains dans les prisons à Tindouf, et ce depuis presque trois décennies. Ces conditions de détention attestent de la cruauté de ceux qui dirigent les camps, au sud de l'Algérie, sur le sol d'un Etat qui a adhéré aux conventions de Genève». «Le Royaume du Maroc, au vu de ces conditions immorales de captivité et de la dégradation continue de l'état de santé physique, psychique et morale des 410 prisonniers marocains encore détenus, dénonce de nouveau l'instrumentalisation politique, le marchandage et les calculs cyniques dont ces derniers font l'objet à travers des libérations partielles et selon des procédés condamnables et désormais largement dévoilés», dénonce le communiqué. Il est invraisemblable que le Polisario maintienne en captivité, à ce jour, et depuis trois décennies, plus de 410 prisonniers, en violation flagrante du droit International humanitaire et au mépris des appels répétés du secrétaire général de l'ONU et du Conseil de sécurité.