* La première réunion scientifique internationale organisée à Marrakech par la Fédération nationale des centres d'oncologie privés met le cancer colorectal sous la loupe. * Le professeur Hassan Errihani, chef de service d'oncologie médicale à l'Institut National d'Oncologie de Rabat, dresse le bilan des connaissances et thérapeutiques en ce qui concerne le cancer colorectal. Après le cancer du poumon, le cancer colorectal est la deuxième cause de décès par cancer. Il est la plus fréquente des tumeurs malignes. À l'issue de la première réunion scientifique internationale organisée à Marrakech par la Fédération nationale des centres d'oncologie privés, on apprend qu'entre 40 % et 45 % des malades atteints mourront de ce cancer. Parmi les principales recommandations à cette réunion : la sensibilisation de la population sur le mécanisme de ce type de cancer. Diagnostiquer le cancer colorectal précocement multiplie en effet les chances de guérison. Ce cancer se développe sur la paroi intestinale avant d'envahir cette région et se propager. Il se localise dans le gros intestin ou dans le rectum et peut ensuite se propager vers le foie, les glandes lymphatiques ou d'autres parties de l'organisme. Il manifeste des symptômes comme la fatigue, la faiblesse, les selles inhabituelles où l'on retrouve des traces de sang et des douleurs dans le bas-ventre. Même si un patient ne présente aucun de ces symptômes, un cancer colorectal peut être décelé par la recherche de sang occulte dans les selles. La coloscopie est le type d'examen le plus fiable pour détecter toute anomalie. En ce qui concerne la prévention, à partir de 50 ans, il est conseillé de subir des examens régulièrement, ce qui peut diminuer le taux de mortalité associée au cancer colorectal. les facteurs de risque Le chef de service d'oncologie médicale à l'Institut National d'Oncologie de Rabat, le professeur Errihani, rappelle les facteurs de risques, notamment l'âge puisque la plupart des cas sont diagnostiqués à partir de 70 ans. Le facteur héréditaire est également à prendre au sérieux. Il explique qu'une alimentation qui présente trop de viande rouge, trop de sucre, pas assez de fibres, peut provoquer cette tumeur maligne. Le surpoids, la sédentarité, l'alcool et le tabagisme figurent également dans le box des accusés. « On peut également noter que le manque de fer et de lumière naturelle accroît les risques de développer ce type de cancer», explique-t-il avant d'étayer les traitements possibles pour venir à bout de cette tumeur. Le professeur Errihani a insisté sur le fait que les résultats des traitements sont liés à la rapidité d'intervention. Dans les cas de tumeur du côlon ou du rectum, une chirurgie s'impose. Si le cancer est à un stade avancé, un traitement par radiothérapie et chimiothérapie (dans le cas d'une tumeur rectale), ou chimiothérapie (dans le cas d'un cancer du côlon) sera utilisé. De nouvelles molécules à utilisation orale telles que l'Irinotécan, l'Oxalipaltine ou la capécitabine sont plus confortablement utilisables par le patient. L'anti EGRF est une thérapeutique plus ciblée et efficace. Et un espoir de plus pour les patients puisqu'une très récente classe thérapeutique se distingue par son originalité et son efficacité : se sont les antigiogéniques. Le Bevacizumab est le premier et le seul médicament de cette classe qui montre une réelle efficacité clinique en ce qui concerne les cancers colorectaux. Il permet d'améliorer nettement et significativement la qualité de vie du patient. Il doit cependant être pris à temps et de manière continue pendant au moins 10 à 12 mois.