* Les salariés à bas revenu sont exclus des fonds de garantie et des crédits bancaires puisqu'ils ne remplissent les conditions d'aucune des deux catégories. * Avec l'avènement de l'INDH, un certain assouplissement des garanties est à noter. * Depuis sa restructuration et la création d'un Fonds de garantie par l'Etat, le Fogarim a pu, au 31 août 2006, traiter plus de 8.500 dossiers. Le financement est le premier et plus important obstacle que rencontrent les aspirants au logement social. Si le Fogarim a résolu une partie importante du problème des revenus irréguliers, la difficulté persiste pour les gens à faible revenu. C'est le cas de S. B., salariée et affiliée à la CNSS. Son salaire ne dépasse pas les 2.000 DH. Attirée par les campagnes publicitaires des crédits au logement, elle s'est adressée à une banque de la place, mais a rapidement déchanté. Son salaire ne lui permet pas de contracter un crédit immobilier normal pour raison de conditions d'éligibilité non adéquates. On lui conseille de s'adresser au Fogarim. Sans surprise, on lui apprend que ce fonds est censé bénéficier à toute personne non fonctionnaire, ni employée du secteur public ni salariée d'une entreprise publique affiliée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le candidat doit exercer une activité génératrice de ressources et ne pas être propriétaire d'un logement. Ce qui n'est nullement le cas de la candidate. Après moult tentatives vouées à l'échec, c'est finalement la fille de S. B. qui a repris le dossier et qui a demandé le crédit en son nom. Avec un salaire mensuel de 3.000 DH, il a fallu faire des acrobaties, notamment une augmentation fictive sur son bulletin de paie par son employeur pour accéder à un logement social. La banque lui débloquera un crédit d'un montant de 200.000 DH pour un appartement à Oulfa, à Casablanca. La famille a dû s'endetter davantage pour payer les 40.000 DH d'avance. Une somme supplémentaire que la banque a refusé de prendre en charge alors que l'intéressée est partie sur la base d'un financement à 100 %. Néanmoins, une source auprès d'une banque marocaine explique que «concernant les garanties, on peut dire effectivement qu'il y a eu des assouplissements». Le chef d'une agence bancaire explique : « Depuis l'avènement de l'INDH, nous avons des consignes pour essayer de trouver les meilleurs arrangements avec les clients à bas revenus. Quitte à allonger la durée de remboursement, chaque dossier est traité au cas par cas. On doit s'assurer que la traite ne soit pas au-delà de la capacité de remboursement du client. Mais quand un dossier nous semble peu solide, nous ne courons pas le risque ». Les banques restent très frileuses, malgré la garantie de pouvoir saisir le bien en cas de non respect des échéances. Plus de 8.500 dossiers traités par le Fogarim Le Fogarim semble être sur la bonne voie. L'application de nouvelles mesures de restructuration a donné ses fruits. Ces modifications concernaient l'augmentation du montant maximum de 1.000 à 1.500 DH pour le remboursement mensuel du prêt, et le remplacement de l'attestation de salaire délivrée par les autorités locales par une simple déclaration sur l'honneur de la personne concernée. Les prêts sont garantis à hauteur de 70 % par la Caisse centrale de garantie (CCG) et à 30 % par les banques. Cette restructuration a permis une croissance du nombre de dossiers traités. Le nombre total des dossiers à l'étude au 31 août 2006 est de 8.505 pour un montant total de crédits de 1.038,752 MDH. Le CIH vient en tête du peloton des banques participant à ce fonds. Il a satisfait 4.014 dossiers pour un montant total de 399,945 MDH. La Banque Populaire a accordé des prêts pour 1.801 dossiers. La BMCE a pour sa part accordé des prêts dans 1.536 dossiers, suivie de Wafa Immobilier avec 1.095 dossiers. La SGMB a traité 41 postulants et 18 demandeurs sont à compter à l'effectif du Crédit Agricole. Certes, il y a une forte demande de crédits, mais il n'en demeure pas moins que cette année le Fogarim s'est bien rattrapé après un début hésitant.