Les chauffeurs de bus de la ville de Kénitra ont observé une longue grève pour protester contre les nouvelles mesures que leur société compte prendre au cas où ils commettraient des fautes ou des accidents. Les autorités compétentes, elles, nont pas bougé le petit doigt pour ouvrir le dialogue entre la société et ses chauffeurs. Dhabitude, les habitants de Kénitra se plaignent des bus qui viennent en retard ou qui sont peu nombreux. Ils se plaignent également de la surcharge des bus, du comportement des contrôleurs ou condamnent la manière irresponsable avec laquelle les chauffeurs conduisent des bus tellement délabrés. Mais, cette fois-ci, ce sont les chauffeurs qui se sont plaints des nouvelles «mesures injustes» que la société Hana Bus veut leur imposer. Hana Bus, la principale, sinon lunique société qui dessert la ville de Kénitra, a hérité dun personnel dont la situation sociale est très compliquée et difficile. De plus, elle doit faire face à une demande oppressante des usagers mécontents des prestations. Pour responsabiliser son personnel, elle a décidé que toute faute commise par les chauffeurs lors de leurs services sera assumée par ces derniers et non la société, notamment en cas daccident. Il faut dire que la ville enregistre chaque année un nombre considérable daccidents, souvent mortels, reprochés aux chauffeurs de bus. Toutefois, il faut avouer que Kénitra est loin des courses entre les bus de différentes compagnies qui sarrachaient autrefois les clients. Mais encore, et cest le point qui a survolté les chauffeurs de bus, toute panne ou détérioration du matériel du travail sera imputée à ces derniers. Pour protester contre les mesures que leur employeur compte entreprendre, les chauffeurs de bus de la ville de Kénitra ont bien choisi le moment pour faire grève. Ainsi, avant, durant et après les vacances de lAïd Al Mawlid, les habitants de la ville ont dû se déplacer en petits taxis tant pour les petites distances que pour les grandes. Ils doivent sestimer heureux que dans cette ville, la charrette tirée par des chevaux est encore tolérée. Les chauffeurs ont dirigé les bus à côté dun grand supermarché de la ville où ils ont brandi les pancartes et le portrait du Roi, sans pour autant interpeller ni syndicats ni communes Durant la journée du samedi 23 avril, un jour qui nétait pas férié, les étudiants et élèves nont pas trouvé de moyen pour regagner les facultés et écoles, encore moins les professeurs. Mais, devant tous les désagréments quont connus les habitants de la ville et les problèmes de la société Hana Bus et ses employés, et pendant plus de quatre jours, les autorités compétentes ne sont aucunement intervenues, préférant livrer les employés à la société qui les emploie, au grand dam des usagers. Ne serait-il pas temps de créer une régie de transport urbain pour cette ville ?