Le Maroc compte aujourdhui entre 15.000 et 20.000 sujets atteints de la maladie d'Alzheimer. Cest ce que révèle le Pr El Alaoui Faris, chef du service de Neurologie et de Neuropsychologie à l'hôpital des Spécialités de Rabat. Avec le vieillissement de la population, cette maladie devrait encore samplifier. La maladie dAlzheimer est une maladie de démence évolutive qui touche essentiellement les sujets âgés de plus de 65 ans. Cette affection constitue actuellement une réelle problématique dans le domaine de la santé publique, dans les pays avancés. Intervenant lors d'une récente conférence de presse, le Pr El Alaoui Faris, chef du service de Neurologie et de Neuropsychologie à lhôpital des Spécialités de Rabat, a souligné que cette maladie touche uniquement le cerveau et provoque la dégénérescence des neurones (cellules nerveuses), en particulier celles qui sont impliquées dans la mémoire et les fonctions intellectuelles. Sur les causes de cette maladie, le Pr Faris a noté linfluence de divers éléments, notamment l'âge, les facteurs génétiques et héréditaires ainsi que les habitudes alimentaires, le niveau d'instruction et la présence de risques vasculaires (hypertension artérielle et hypercholestérolémie). Il a, à cet effet, indiqué que, d'après l'expérience observée au Centre de mémoire de l'Hôpital des Spécialités de Rabat, la maladie d'Alzheimer est la première cause de démence chez le patient marocain. Pour une prise en charge du patient Etant donné le vieillissement d'une partie de la population (5% seront âgés de 65 ans et plus en 2020), il faudrait s'attendre à une augmentation certaine du nombre de personnes atteintes de cette maladie, a expliqué le responsable médical. Le Pr Faris a aussi mis l'accent sur la nécessité de développer au Maroc un programme intégral de prise en charge des patients. Ce programme devrait concerner la formation du personnel soignant (neurologues, psychiatres, médecins généralistes, psychologues, orthophonistes et assistantes sociales) et la création dun centre de la mémoire pour le diagnostic précoce de la maladie. Une réflexion est également souhaitable sur le type de prise en charge médicale et socio-familiale adapté au contexte socio-culturel marocain et aux moyens économiques susceptibles dêtre alloués à la prise en charge des malades. À cet égard, le médecin a rappelé la mise en place, en partenariat avec les laboratoires Pfizer, d'un programme de formation et d'information comportant des séminaires de formation au diagnostic et au traitement de la maladie destinés aux neurologues et aux médecins généralistes. Ce programme comporte aussi des guides d'informations et des conseils en langues arabe et française qui seront mis à la disposition des patients, de leurs proches et de toute personne intéressée. Un centre d'appel est, par ailleurs, prévu pour répondre aux questions des patients. En effet, il est important pour le malade dêtre informé sur sa maladie et son évolution, dexpliquer son besoin daffection à son entourage, de demander de laide autour de lui et de planifier son avenir. Un numéro daccueil (082.00.20.30) est désormais disponible pour toute personne souhaitant avoir des informations concernant la maladie. Le Pr El Faris a enfin annoncé qu'une association nationale portant le nom de «Maroc Alzheimer» sera créée prochainement par les familles des malades avec l'aide de professionnels des milieux médicaux et sociaux concernés. Lassociation aura pour vocation doffrir un soutien et une information fiable aux personnes souffrant de la maladie dAlzheimer, ainsi quà leurs proches. La maladie, un siècle après Un siècle après la description et le diagnostic du premier cas de cette pathologie, que sait-on sur la maladie dAlzheimer ? Avec une espérance de vie en constante amélioration, nous assistons à une recrudescence du nombre de personnes atteintes de cette maladie, et ce dautant plus que la fréquence croît avec lâge. Ainsi, les fréquences dapparition de la maladie sont de 5% à 7% entre 65 ans et 79 ans, de 20% chez les plus de 80 ans et de 32% chez les plus de 90 ans. Le problème est quil nexiste actuellement aucun traitement curatif de la maladie. Certains laboratoires, notamment le géant Pfizer, disposent néanmoins de médicaments pouvant agir sur la maladie en ralentissant son évolution. Ces médicaments sont effectivement susceptibles de réduire certains symptômes comme les pertes de mémoire et les troubles de comportement, grâce à un mode daction qui empêche la diminution de lacétylcholine, puisquil semblerait que la maladie est liée à la diminution de ce neurotransmetteur. En tout état de cause, il faudra encore bien du temps pour traiter les 15.000 à 20.000 patients marocains atteints de la maladie dAlzheimer