C'est un bon point que vient de marquer Mohamed El Gahs, secrétaire d'Etat à la Jeunesse. Il s'agit du lancement d'un programme initié le 15 janvier et baptisé « Temps du livre ». Après la réussite de l'opération « Vacances pour tous », le département de la Jeunesse veut encourager la lecture. L'objectif de la campagne est de pousser les Marocains à lire davantage. Cette initiative a été reçue avec enthousiasme par plusieurs ministères, y compris ceux de l'Enseignement et de la Culture. Les chiffres concernant le nombre de lecteurs assidus au Maroc sont décevants. Pour rapport aux pays arabes, le Maroc est au bas de la liste. Le lectorat de la presse, par exemple, s'estime à quelque 300.000 lecteurs. Ce chiffre représente les ventes quotidiennes d'un seul journal algérien, notamment « Al Khabbar ». En Egypte, le fameux quotidien « Al Ahram » vend près d'un million d'exemplaires par jour. L'analphabétisme reste l'une des raisons principales qui provoque le désintérêt des Marocains pour la lecture. A cela s'ajoute la pauvreté. C'est ce constat affligeant qui a incité le secrétariat d'Etat à la Jeunesse à initier la campagne « Temps du livre ». Une collecte de livres a lieu entre le 15 janvier et 15 février prochain sous la devise « Donnez envie de lire, offrez des livres ». Pour Bachir Kamar, écrivain et membre dirigeant de l'Union des écrivains du Maroc, « avec un taux élevé d'analphabétisme et un faible pouvoir d'achat, la lecture doit être programmée dans tous les cycles de l'enseignement en tant que discipline fonctionnelle, qui permettrait d'ouvrir des perspectives prometteuses aux jeunes en manque d'expérience ». Malgré la prédominance des moyens d'instruction audiovisuels, le livre reste incontournable puisqu'il contribue à renforcer l'esprit analytique et critique chez le lecteur. Le « marché de la lecture » est un indice qui permet de mesurer le degré du développement d'une société. Donc, on a intérêt à inculquer le sens de la lecture à tous les citoyens. La campagne « Temps du livre » est d'une extrême importance et le message qu'elle véhicule nous interpelle tous. Tout le monde donc est concerné pour faire aboutir cette campagne, la première du genre. D'ailleurs, plusieurs départements ministériels s'impliquent directement dans cette initiative. Il s'agit des ministères de la Culture, de l'Education nationale et des Habous et des Affaires islamiques, ainsi que l'Union des écrivains du Maroc (UEM). Pour l'écrivain Abdelkader Chaoui, « toute idée qui va dans le sens de promouvoir le livre et la lecture mérite un appui considérable... »