* La libéralisation de l'espace audiovisuel se poursuit. La chaîne ART semble en être le principal bénéficiaire actuellement. * Les droits de retransmission satellitaire s'élèvent à près de 54 millions de DH par an. Le contrat passé avec la FRMF a une durée de 5 ans. La nouvelle convention signée entre la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) et la chaîne arabe ART aura fait trop de mécontents, surtout pour la nouvelle chaîne sportive nationale qui y voit les prémices de la libéralisation de l'espace audiovisuel. Les matches du championnat d'élite seront partagés en vertu du nouveau contrat. La chaîne ART doit débourser annuellement 54 millions de DH à la FRMF pour retransmettre 4 matches du championnat, certainement les plus spectaculaires. Ce qui veut dire que les trois chaînes nationales devront dès maintenant travailler dur pour rester dans la norme des taux d'audience dans ce genre de programmation. Au total, le secteur sportif bénéficiera sur cinq ans d'un montant de 27 millions de dollars (environ 260 millions de DH). Les associations sportives, en l'occurrence les clubs, tablent sur des rentrées énormes attendues après la conclusion de cette convention. Mais la période de transition délicate vers le professionnalisme ne s'arrête pas là. Avec des petits clubs dont le budget dépasse rarement 10 millions de DH, ce genre de contrat risque par contre de stopper l'hémorragie pendant 5 ans (c'est la durée de cette convention) sans pour autant réussir à trouver de vraies solutions au grave problème du déficit «chronique» des clubs marocains. Il faut noter que le budget global de la Fédération est d'une moyenne de 60 millions de DH répartis entre les dépenses de formation, les divers championnats et les déplacements. Ce qui veut dire que la Fédération devrait elle aussi profiter de la commercialisation de son principal produit. Un championnat qui est pourtant jugé incapable d'offrir du spectacle suite à la migration de ses stars. La mise à niveau du sport le plus populaire passe nécessairement par une aide financière urgente qui devra être apportée aux clubs, en plus des réformes structurelles qui s'imposent aussi. Il faut remarquer que le projet de réforme du sport roi avait échoué à la fin de l'année 2005. C'était pourtant au gouvernement de financer les projets arrêtés. Cette option semble ne pas être retenue, au profit de la composante audiovisuelle et surtout aux droits exorbitants fixés par la chaîne ART. La notion de service public audiovisuel n'est sauvegardée que de manière purement formelle. Le marché publicitaire audiovisuel devrait lui aussi subir des revirements majeurs après la signature de cette convention. La baisse des recettes publicitaires des chaînes nationales est désormais une donnée qu'il faudra certainement prendre en considération. En 2005, 1,3 milliard de DH ont été concédés aux médias par les annonceurs. La part des programmes sportifs dans l'amélioration du taux d'audience n'est pas négligeable. Cela démontre que la nouvelle convention prépare toutes les conditions à une éventuelle position dominante de la chaîne arabe, dont les abonnés se comptent encore par milliers au Maroc.