La production de poissons d'eau douce a atteint 16.000 tonnes au terme de la saison précédente. Une augmentation qui a généré une valeur marchande de 160 MDH et contribué à l'amélioration des revenus de 3.000 pêcheurs. Conscient de la nécessité de préserver ses richesses naturelles, notamment dans le secteur de la pêche, le Maroc a mis en place en 2015 un plan stratégique pour développer un secteur qui a longtemps été mal exploité, à savoir la pisciculture. Un plan qui a commencé à donner ses fruits, puisqu'au titre de la saison 2016-2017, la production de poissons d'eau douce a atteint 16.000 tonnes, générant une valeur marchande de 160 MDH et contribuant ainsi à l'amélioration des revenus de 3.000 pêcheurs. «Grâce aux efforts déployés dans ce domaine, nous sommes passés d'une production de 5.000 tonnes en 2005 à 16.000 tonnes en 2016», a précisé Abdeladim Lhafi, hautcommissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la désertification (HCEFLCD), en marge de la réunion du comité de la pêche dans les eaux continentales. Cette performance s'inscrit en parfaite adéquation avec les objectifs du plan décennal (2015-2024) qui vise, à l'horizon 2024, une production piscicole de 50.000 tonnes destinées à l'approvisionnement des populations locales. «Avec ce plan stratégique, le HCEFLCD ambitionne de positionner le secteur de la pêche et de l'aquaculture en moteur de développement socioéconomique dans les régions rurales et montagneuses», a expliqué Laamiri Badr, chef de service de la Pêche et de la Pisciculture continentales. Cette dynamique permettra de créer plus de 15.000 emplois supplémentaires liés à l'activité de la pêche et de l'aquaculture dans les zones rurales et de montagne. Les différents programmes et projets mis en place ont donc permis d'enregistrer cette belle performance aussi bien dans la production d'alevins, la pêche sportive, la pêche commerciale que dans l'aquaculture. Concernant le bilan de la saison 2016-2017, pour la première branche, les stations d'élevage relevant du HCEFLCD ont pu produire 19,7 millions d'alevins, soit une augmentation de 16% par rapport à la saison précédente. Pour la pêche sportive, le nombre de permis vendus a atteint 2.967 (toutes catégories confondues), avec une particularité cette année ayant trait à l'augmentation de 16% des permis spéciaux «No-Kill» (458 permis), qui consiste à relâcher les poissons après leur capture. A noter que les parcours de la pêche sportive ont été repeuplés par 7,3 millions de poissons carnassiers. Quant à la la pêche commerciale, qui est intimement liée aux opérations de repeuplement en cyprinidés au niveau des retenues des barrages, le HCEFLCD a procédé au déversement de plus de 10,1 millions d'alevins de carpes argentées, ce qui a permis de maintenir la productivité piscicole des milieux aquatiques estimée à 15.000 tonnes. «Cela a permis de créer des revenus à valeur ajoutée au profit des pêcheurs ainsi que la création d'emploi, avec une moyenne de 800.000 jours de travail ayant bénéficié à une communauté représentée par 3.000 pêcheurs», a souligné Laamiri Badr. Pour ce qui est de l'aquaculture, la production assurée par le secteur privé a atteint 1.100 tonnes (truites, tilapias, anguilles, carpes). Avec 10 unités aquacoles, cette niche prometteuse a contribué à la création de 120 postes permanents et 46.000 jours de travail au profit des saisonniers. Cela dit, les réalisations satisfaisantes enregistrées durant la saison précédente au niveau de toutes les chaînes de valeur sont également le fruit de la révision du cadre réglementaire. En effet, pour cadrer ce nouveau plan stratégique avec ses nouvelles activités, il a fallu réviser le dahir du 11 avril 1922 et ses textes d'application. C'est ainsi qu'en 2016, tous les décrets d'application de la loi n°130-12 sur la pêche et l'aquaculture continentales révisée en 2015 ont été élaborés. L. Boumahrou
Etat d'avancement des programmes et projets en cours L'état d'avancement des programmes et projets découlant du plan décennal 2015/2024 du haut-commissariat en matière de développement de la pêche et de la pisciculture continentale se présente comme suit : Pour le programme relatif à la promotion de la chaîne de valeur du tourisme halieutique, qui a pour objectif la structuration d'offres touristiques packagées autour de la pêche sportive durable au profit des populations locales, des parcours de pêche ont été aménagés à Amghass (région d'Azrou), Aguemguem (Meknès) et oued Guigou (Azrou). Aussi, des événements nationaux et internationaux ont été organisés pour faire connaître les potentiels halieutiques et touristiques des parcours de pêche. Un programme de formation sur les métiers de la pêche sportive a été identifié et sera mis en place pour structurer les métiers de moniteur de pêche et organisateur de pêche touristique. Le deuxième programme concerne la promotion de la chaîne de valeur liée à l'aquaculture continentale. A titre pilote, la région de Béni Mellal-Khénifra a été choisie comme zone d'intervention dans le cadre d'un projet mené conjointement avec l'Agence allemande de coopération internationale.