Le mois de décembre est souvent synonyme de volatilité, de hausse des volumes et des tête-à-queue à tout-va dans les tendances des valeurs cotées. Cette nervosité s'observe encore plus les années où le marché actions connait des mouvements tendanciels et bénéficie d'un certain consensus (à la hausse ou à la baisse), ce qui est le cas pour cette année 2016. Quel pronostic faire pour les semaines à venir ? Le marché ne semble pas dégager de consensus, si ce n'est que les volumes vont considérablement grimper. Une chose est sûre, l'année 2016 sera profitable pour les investisseurs en actions. A l'heure où nous mettions sous presse, la performance annuelle de la Bourse de Casablanca atteignait les 19% et le Masi gravitait autour de 10.600 points, à 100 petits points de ses plus hauts annuels. Si le rallye de fin d'année semble à portée de main, les analystes d'Upline se montrent prudents et expliquent dans une note récente que le Masi se trouve actuellement dans une zone de prise de bénéfices. Une prise de bénéfices qui devrait le tirer vers les bas, avec un risque de finir l'année sur une hausse de 14%, soit 6 points de pourcentage sous le niveau actuel. Cette lecture, basée sur des éléments techniques et graphiques, peut également être appuyée par le niveau de valorisation de certaines valeurs qui ont trop «tiré sur la corde». Total Maroc, par exemple, que ce même courtier suggère d'alléger après une hausse importante de son cours de Bourse cette année ( 83% de hausse depuis le début de l'année, à la date du 6 décembre en milieu de journée). Cette valeur n'est pas la seule, plusieurs ont connu de grands rattrapages de cours cette année après un exercice 2015 difficile (Alliances, Snep et les valeurs technologiques en tête). De son côté, le courtier Crédit du Maroc Capital explique dans son mensuel boursier, que les indices du marché actions devraient suivre une orientation positive pour le reste de l'année. «En effet, la BVC devrait tirer profit de l'afflux des habituelles opérations de Windowdressing de fin d'année et de l'amélioration de la liquidité du marché financier susceptible d'inciter les investisseurs à s'orienter davantage vers le marché actions, notamment avec la stabilité des taux obligataires», explique le courtier. Window-dressing et volumes de fin d'année Hausse ou baisse, une chose est sûre : Les volumes devraient grimper en décembre en raison de la traditionnelle période des allersretours et des marquages des cours. D'ailleurs, le marché en a eu un avant-goût dès les premières séances du mois où, lors de la séance du 5 décembre, le compartiment central a enregistré plus de 600 MDH de volume. Cette période est généralement caractérisée par une hausse importante des volumes de transactions sur les valeurs, alors que les cours boursiers stagnent. Elle permet aux gérants de «marquer» les cours à des niveaux commercialement et fiscalement intéressants. Cela dit, il n'y a pas de règles figées en la matière. Il arrive en effet que certaines valeurs connaissent des rallyes après ces marquages. De manière schématique, l'on peut dire que l'objectif de ces opérations est d'embellir les lignes de portefeuille des fonds à l'approche de la clôture des comptes annuels. Les volumes se retrouvent dopés par ces opérations et le marché devient nerveux. Les sociétés de Bourse en profitent de moins en moins Les allers-retours portent sur plusieurs dizaines de milliers de titres et l'opération est double. Ce qui, en théorie, génère un chiffre d'affaires intéressant pour les intermédiaires boursiers. Seulement, avec la baisse drastique des volumes en Bourse, ces dernières sont obligées de brader leurs commissions pour attirer ces opérations.