* Assurer aux populations un accès durable à des aliments de qualité. * Les premier et deuxième Prix Hassan II non décernés pour 2006. Le Maroc, à l'instar de tous les pays affiliés à l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), a célébré le 18 octobre la Journée mondiale de la sécurité alimentaire. A cette occasion, une rencontre a été organisée à Rabat par le ministère de l'Agriculture, du développement rural et des pêches maritimes qui a vu la participation de plusieurs responsables et de représentants d'ONG et d'associations marocaines et étrangères. Dans un discours prononcé par Mohammed Mohattane, Secrétaire d'Etat chargé du Développement rural, celui-ci a affirmé que la sécurité alimentaire consiste à «assurer aux populations un accès durable à des aliments de qualité, en quantité suffisante pour mener une vie saine et active». Le thème choisi pour cette année est: «Investir dans l'agriculture pour la sécurité alimentaire : le monde entier y gagnera». Pour Mohattane, « ce thème s'inscrit en droite ligne de la politique du gouvernement qui ne ménage aucun effort pour développer le secteur». «Ceci se manifeste à travers l'enveloppe allouée au secteur et les moyens humains et matériels dont il bénéficie », a-t-il expliqué. Il a indiqué, par ailleurs, que l'Etat a adopté une série de mesures afin d'améliorer et de valoriser les potentialités agricoles, d'assurer une meilleure sécurité alimentaire et de consolider la compétitivité des produits marocains sur les marchés extérieurs. Mohattane a signalé que « ces mesures consistent en le développement et la diversification des productions animales et végétales, la gestion de l'eau d'irrigation et des risques agricoles, la sensibilisation et l'encadrement des agriculteurs ». Pour ce faire, le gouvernement a décidé de réduire les taux d'intérêt pour les crédits d'investissement ou d'exploitation agricoles ainsi que le relèvement du niveau de subventions et de primes pour encourager l'investissement en la matière. Le Secrétaire d'Etat a fait savoir également qu'un «programme de réforme du secteur est en phase de préparation, en concertation avec les professionnels; une feuille de route sera tracée pour les 20 années à venir». Pour sa part, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie, a mis en exergue «les atouts du secteur agricole et agroalimentaire comme levier de développement ». Le ministre a indiqué que l'investissement dans cette branche d'activité a des effets d'entraînement sur d'autres secteurs, permettant au passage la création d'emplois et de valeur ajoutée». Mezouar n'a pas manqué de soulever la question de la qualité et de la traçabilité dans la production agroalimentaire, un facteur incontournable en matière de sécurité. L'agriculture est devenue un secteur prioritaire et stratégique même pour les pays avancés, a affirmé Habib Halila, représentant de la FAO à Rabat. D'autres intervenants ont souligné l'importance de l'agriculture dans le PIB et l'impact à long terme des programmes de développement initiés par les départements de tutelle, notamment pour ce qui est de l'aménagement de l'espace agricole, de la formation des exploitants et de la recherche agraire. Halila a indiqué que « quarante pays sont actuellement en situation d'urgence alimentaire et ont besoin de l'aide internationale ». Il a précisé que « la situation la plus urgente concerne le Darfour ». En effet, un rapport sur les récoltes et la situation alimentaire dans le monde en 2006 a révélé que "un temps exceptionnellement chaud et sec nuit aux cultures de blé en Australie, en Argentine et au Brésil, alors qu'un temps plus sec que la normale dans certaines parties de l'Asie du Sud soulève des inquiétudes sur la deuxième récolte de riz paddy au second semestre de l'année 2006". En Afrique de l'Est, "dans certaines zones, les inondations, pluies irrégulières et déplacements de personnes liés aux conflits dans la région ont détérioré la situation alimentaire", a noté le rapport, faisant notamment état d'une "sévère crise alimentaire qui devrait persister" en Somalie. En Afrique de l'Ouest, l'aide alimentaire d'urgence est toujours nécessaire en Côte d'Ivoire, en Guinée, au Libéria, au Tchad et en Sierra Leone "du fait d'un grand nombre de déplacés et de réfugiés. En Afrique australe, "malgré une amélioration significative des principales récoltes en 2006, l'aide alimentaire d'urgence est nécessaire du fait principalement de la relative inadéquation de la production, d'un chômage élevé, d'un faible pouvoir d'achat et de l'impact du VIH/sida. Quant au continent asiatique, en Corée du Nord, "la sévérité de l'insécurité alimentaire s'est accrue", et au Timor oriental, "des centaines de milliers de personnes affectées par les troubles ont toujours besoin d'aide alimentaire". En Chine, "la plus sévère sécheresse des 50 dernières années a touché plus de 3 millions d'hectares de cultures dans les provinces du Sichuan et du Chongqing. En Irak, "le conflit et l'insécurité poussent des centaines de milliers de personnes à fuir", tandis que la sécheresse et les températures inhabituellement élevées ont "compromis la production alimentaire en Afghanistan et en Arménie".