Les revenus de la BMCI ont certes baissé, impactés par les taux d'intérêt bas, mais la banque n'en demeure pas moins active sur le plan commercial, profitable et solide financièrement. Elle compte accroître sa part dans le financement de l'économie nationale et accorder une importance croissante à la qualité de service. La BMCI avait rendez-vous avec la presse spécialisée pour présenter ses résultats au titre du premier semestre 2016. Une première pour la filiale de BNP Paribas qui se contentait jusqu'à présent d'organiser une conférence pour les résultats annuels. Cela traduit la volonté de la banque de communiquer davantage et de rencontrer la communauté financière à une fréquence plus régulière. Le premier message délivré par le management est relatif à la vocation de la banque. «Notre ambition est de participer activement au développement de l'économie», martèle Laurent Dupuch, président du Directoire de BMCI. Une ambition qui se retrouve dans l'activité commerciale de la Banque. Au terme du premier semestre, la BMCI a enregistré une hausse importante de la nouvelle production des crédits amortissables. La production nouvelle de crédits amortissables atteint 4,4 milliards de DH à fin juin 2016, soit une progression de 22% sur une année glissante, avec une augmentation importante des nouveaux crédits à l'équipement de 39% sur la période. Au final, les crédits par caisse consolidés à la clientèle s'améliorent de 1,4% sur la période, à 49,2 milliards de dirhams. Deuxième message délivré par le management de la BMCI : la structure bilancielle de la banque est solide. L'agence de notation Fitch l'a d'ailleurs signalé il y a quelques semaines dans une note sur le secteur bancaire marocain. «Nous attachons une attention particulière à la solidité financière de la banque», rappelle L. Dupuch. Le ratio de solvabilité demeure élevé à 15,3%, tandis que le ratio de liquidité ressort à 97%. La structure des dépôts est bonne également, puisque la part des ressources non rémunérées représente près des 3⁄4 des dépôts globaux. Les dépôts à vue progressent de 3,7%, tandis que les dépôts à terme reculent de 15,5% et représentent moins de 8% du total des dépôts. Troisième message : la BMCI est une banque prudente, qui distribue des crédits sains, et qui est dotée d'un dispositif de maîtrise et d'anticipation des risques amélioré. «Le coût du risque s'améliore durablement sur deux semestres consécutifs», se félicite L. Dupuch. Entre fin juin 2015 et fin juin 2016, le coût du risque a reculé de 31% à 331 millions de DH, tout en maintenant un taux de couverture de 71,6%. Un niveau de couverture jugé «très convenable» par le management. Grâce à cette baisse du coût du risque, la profitabilité est au rendez-vous. Le RNPG ressort en progression de 17,4% à 260 millions de DH. Effet taux sur le PNB Du côté du PNB, ce dernier s'est contracté de 3,4%. La structure du PNB étant largement dominée par la marge d'intérêt (80% du PNB), elle est sensible à la baisse des taux qu'a connue le Maroc ces dernières années. «La baisse des taux a eu un impact sur le chiffre d'affaires. La marge d'intérêt baisse de 5,3% à 1,2 milliard de DH. La nouvelle production a pâti de l'effet taux», souligne-t-on chez BMCI. Pas de quoi s'inquiéter outre mesure. «Nous y sommes préparés», estime L. Dupuch. En outre, les revenus issus des activités de marché, qui comptent pour moins de 10% du PNB global, ont reculé de 7,8% sur la période, à contrecourant du secteur. «Notre cœur de métier c'est le crédit. Les activités de marché sont connexes. Nous avons donc une gestion prudente de ces activités», assure le management. Dernier message enfin, la BMCI se projette dans l'avenir avec son plan de développement à horizon 2020. Ce dernier poursuivra un double objectif : d'une part, accroître la part de la BMCI dans le financement de l'économie marocaine, et d'autre part, renforcer la qualité de service. La filiale marocaine de BNP Paribas mise beaucoup sur la relation avec la clientèle et la proximité pour se démarquer. «Notre but est d'avoir la meilleure qualité de service. Nous devons être capables d'apporter de nouveaux services à forte valeur ajoutée à nos clients», affirme L. Dupuch. Et cela passe forcément par le développement du digital. A. Elkadiri Banques participatives : BMCI déjà bien engagée Le management de la banque a également fait le point sur les actions menées dans le cadre du lancement prochain des activités de banque participative. Pour rappel, la BMCI a opté par un modèle de «Islamic Windows» ou «fenêtre participative». Ce modèle, qui sera déployé sur le réseau d'agences, génère moins de coûts en infrastructures. «Notre dossier est en cours d'instruction par BAM, qui devrait délivrer ses agréments d'ici la fin de l'année. Une fois les autorisations en poche, nous pourrons être opérationnels dans les 3 mois», précise Rachid Marrakchi, Directeur général de la BMCI. Par ailleurs, au niveau de l'engagement des dépenses d'investissement pour lancer l'activité participative, il faut préciser que le projet se divise en trois lots successifs : un lot IT, un lot formation et capital humain et un troisième relatif aux produits et au pricing. Le lot numéro 1 a été entièrement livré, souligne le management. Les dépenses y afférentes sont prises en compte dans les comptes semestriels. Le recrutement des collaborateurs, en interne ou en externe, est en cours. Notons enfin que BMCI compte s'appuyer sur l'expertise de sa maison-mère BNP Paribas en matière de finance participative. En effet, BNP Paribas est l'une des premières banques européennes à avoir investi dans la finance islamique, essentiellement dans les pays du Golfe et en Asie du Sud-Est, avec le lancement dès 2003 de BNP Paribas Nejmah, qui regroupe les activités islamiques du groupe bancaire français.