Nous vous en parlions il y a deux mois en exclusivité. Et le temps a fini par nous donner raison.Zurich cherchait depuis l'été 2015 au moins à quitter le Maroc. Mais pas de façon bru-tale. De la manière la plus soft possible, sans pro-voquer de rupture avec son environnement direct. Finalement, pour cette sortie en douceur, c'est sur un partenaire allemand que Zurich s'est appuyé, l'évaluation complète des activités de l'assureur au Maroc révélant que le besoin d'investissement en ressources et en capitaux de la part du Groupe resterait trop élevé pour atteindre un niveau d'acti-vité suffisant. Et, en fin de semaine dernière, un compromis a pu être trouvé avec le Groupe Allianz qui a «généreu-sement » sorti son carnet de chèques pour y aligner les zéros : pour s'offrir Zurich Assurance Maroc, le groupe allemand a mis sur la table 2,6 Mds de DH (244,3 millions d'euros). Zurich capitule donc dans un marché où elle n'a pas su nager librement, sous la pression d'une concurrence très agressive sur les primes. Le Groupe Allianz pourra-t-il passer outre les rem-parts qui ont fait obstruction au développement de l'activité de l'assureur suisse ? C'est à voir. Mais ce nouvel entrant a quand même un background qui plaide en sa faveur. Numéro 3 mondial du secteur des assurances, ce Groupe est un habitué des acquisitions hors Europe et dispose déjà d'une forte présence au Gabon, au Cameroun, en Côte d'Ivoire et au Sénégal. Ce qui requiert une certaine agilité, car le mode de fonctionnement et de gestion, les branches investies et les produits ciblés varient d'un marché à l'autre. Pour autant, sur le marché marocain qui a certes un potentiel de développement important, mais qui est soumis à rude concurrence, Allianz devra faire preuve d'innovation et d'ingéniosité pour s'impo-ser. A la fin de l'année, date de finalisation du deal, on saura bien ce qu'il a dans sa besace.