L'automatisation de l'enregistrement des PV et le paiement électronique des contraventions assurent la transparence de l'opération. Certaines modifications apportées au code de la route soulageront les poches des infractionnistes. Plus de détails avec Mohamed Najib Boulif, ministre délégué chargé des Transports. Finances News Hebdo : Quel objectif recherchez-vous avec le lancement d'un centre d'appels de dénonciation ? Mohamed Najib Boulif : Dans le cadre de la stratégie nationale de la sécurité routière 2016-2025, avec un objectif de diminuer de 50% le nombre des tués sur les routes marocaines, nous avons commencé cette année par le lancement d'un centre d'appels 4646. L'objectif est de responsabiliser l'ensemble des citoyens pour que chaque contravention soit signalée au centre d'appels, qui dispose actuellement d'une dizaine de personnes. Ce dernier va donner suite aux réclamations et, par conséquent, nos contrôleurs sur les routes vont faire le nécessaire pour intercepter et verbaliser le véhicule concerné. Nous avons benchmarké ce qui se fait dans les pays avancés dans ce domaine afin que nous puissions nous positionner à notre tour à un niveau équivalent en la matière. Malheureusement, le facteur humain est la cause principale des accidents de circulation. Notre objectif est de changer les comportements des usagers de la route via ce nouveau service, non pas par la dénonciation, mais par la constatation de la réalité de nos pratiques sur les routes. F.N.H. : Le nouveau terminal de lecture des cartes grises et des permis de conduire serait-il plus efficace que l'être humain ? M. N. B. : Le nouvel appareil de digitalisation de lecture de toutes catégories de cartes délivrées aux conducteurs permettra aux agents de constater l'infraction sur le champ, de la communiquer en temps réel aux services concernés, de saisir le PV et de payer avec carte bancaire le montant de la contravention. C'est aussi une manière de lever un peu la responsabilité des contrôleurs grâce à la neutralité du terminal afin de traiter tous les cas d'une manière transparente. F.N.H. : Le centre d'appels 4646 ne compte aujourd'hui que 10 opérateurs et vous ne disposez que de 100 terminaux portatifs. Quand allez-vous généraliser ces deux services ? M. N. B. : Pour les deux nouveaux services, nous démarrons avec les ressources humaines et logistiques dont nous disposons actuellement au ministère pour contrôler les professionnels de la route (transport de voyageurs, transport de marchandises et mixte). Au vu de l'évolution du nombre des réclamations, nous déciderons de la manière dont nous allons généraliser les deux systèmes. F.N.H. : Qu'en est-il des 88 amendements apportés au Code de la route ? M. N. B. : Nous allons traiter la question au niveau de la commission concernée au sein de la deuxième Chambre. Par manque de quota, nous n'avons pas pu travailler sur ce projet au niveau de la commission. Les amendements ont été adoptés en première lecture à la Chambre des représentants. Maintenant, nous espérons qu'ils soient votés à la deuxième Chambre début avril de l'année en cours. F.N.H. : Est-il vrai que les modifications apportées au Code de la route comprennent des bonus aux «bons payeurs» de contraventions ? M. N. B. : Effectivement, si le conducteur paye dans les 24 h ou les 15 jours qui suivent la constatation du PV, il aura la possibilité d'avoir des réductions en fonction du délai de paiement. Dans le cas du paiement dans les 24h, le conducteur peut bénéficier de 40 à 43% de réduction.