Le français sera progressivement introduit dans le cycle collégial, notamment pour l'enseignement des matières scientifiques. La formation professionnelle sera davantage promue. Quant à l'enseignement religieux, il doit être plus conforme aux rites et à la culture du pays. C'est à Laâyoune, lors des travaux du Conseil des ministres présidé par le Roi Mohammed VI, que Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, a présenté devant le Souverain un exposé sur les orientations de la politique de l'Etat et les différentes mesures prises concernant la vision stratégique 2015-2030 pour la réforme de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Le ministre a notamment souligné que cette stratégie vise l'émer-gence d'une école de l'équité et de l'égalité des chances, une école de l'excellence et une école de l'ouverture et de la promotion sociale, conformément aux orientations royales. Concrètement, l'école maro-caine de demain se veut plus ouverte et davantage tournée vers son environnement. Les langues étrangères seront ainsi progressivement renfor-cées dans le cycle collégial, notamment pour l'enseigne-ment des sciences, mathéma-tiques et technologies, «afin de permettre aux élèves de suivre les cours en ces langues lors du cycle secondaire qualifiant», a fait savoir, samedi 6 février à Rabat, le ministre. Une belle revanche pour Belmokhtar qui, on s'en souvient, s'était fait tancer publiquement par le Chef de gouvernement, au moment où il avait émis une circulaire, en fin d'année der-nière, à l'adresse des diffé-rentes Académies du Royaume sur l'apprentissage des lan-gues étrangères. Finalement, Belmokhtar a eu gain de cause. L'enseignement du français commencera même dès la première année du primaire. Quant à la langue anglaise, elle sera enseignée dans les écoles primaires publiques dès la troisième année du primaire. Les mesures du ministère de l'Education nationale portent également sur la formation professionnelle, notamment à travers l'orientation précoce des élèves et étudiants qui ont des qualifications et des pen-chants dans ce domaine. Des programmes conjoints asso-ciant l'enseignement général et la formation professionnelle seront déployés dans le cadre du Baccalauréat professionnel. Un autre point d'inflexion concerne la révision des pro-grammes et manuels d'ensei-gnement en matière d'édu-cation religieuse, aussi bien dans l'école publique que dans l'enseignement privé ou les établissements de l'enseigne-ment originel. Le communi-qué qui a suivi le Conseil des ministre nous apprend que le Roi a insisté sur la nécessité «d'accorder une grande impor-tance à l'éducation aux valeurs de l'islam tolérant, dans le cadre du rite sunnite malékite, qui prônent le juste milieu, la modération, la tolérance et la cohabitation avec les diffé-rentes cultures et civilisations humaines». Pourvu que cette fois-ci, cette réforme soit la bonne.