Il y a du bon et du mauvais à quelques encablures de cette fin d'année 2015. Dans la catégorie «bonnes nouvelles», on a le déficit budgétaire qui, selon BAM, ressortirait en ligne avec l'objectif de 4,3% du PIB à fin 2015. Cela, grâce, entre autres, à une forte baisse de 59,1% de la charge de compensation. Le taux de croissance s'établirait, pour sa part, à 4,5% cette année, avec une hausse de 14,6% de la valeur ajoutée agricole et une progression du PIB non-agricole limitée à 3,3%. Et sur le plan sectoriel, malgré un contexte international défavorable marqué, entre autres, par les attentats de Paris, le secteur touristique fait preuve de «résilience». C'est Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, qui le dit. Selon lui, les recettes du secteur du tourisme devraient progresser de 2%, au titre de l'exercice 2016, pour atteindre 60 milliards de dirhams. Dans ce sillage, les arrivées touristiques en 2016 devraient s'établir à 10,6 millions, en progression de 3,8%. Dans ce panorama, il y a néanmoins quelques motifs d'inquiétude. La première mauvaise nouvelle est relative au déficit pluviométrique, dû au retard des précipitations enregistrées durant le mois de novembre. A la date du 15 décembre, il se situait à 47% par rapport à une campagne normale, soit un déficit de 60 mm. Pour un pays comme le Maroc, c'est loin d'être anodin. Bien au contraire. D'autant que cela compromet sérieusement la campagne agricole 2015-2016. De quoi inquiéter le gouvernement, surtout si l'on sait que l'agriculture reste le principal moteur de la croissance, dans un contexte où le PIB non-agricole n'arrive véritablement pas à décoller. D'ailleurs, Bank Al-Maghrib (BAM), dans sa dernière livraison, annonce une autre mauvaise nouvelle : la Banque centrale vient, en effet, de revoir à la baisse sa prévision de croissance pour 2016. Celle-ci se situerait à 2,1% seulement, sous l'hypothèse d'une production céréalière moyenne. Un taux de croissance nettement insuffisant pour faire face à un taux de chômage au niveau national qui est passé à 10,1% au troisième trimestre 2015, contre 9,6% à la même période de l'année précédente. Ce n'est pas franchement la fin d'année rêvée pour le gouvernement. Surtout si l'on se rappelle que l'année dernière, à la même période, Benkirane et son équipe se frottaient les mains en pensant au pactole qu'ils allaient engranger avec l'opération d'amnistie fiscale et de change. Cette fois, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Mais il y a une chose à faire peut-être : prier. Prier pour que dame météo soit clémente et arrose bien nos champs.