* Le secteur industriel contribue faiblement à la création demplois, occupant seulement 12% de la population active. * A pays à développement comparable, le Maroc demeure peu attractif. * Les pouvoirs publics ont initié des études denvergure pour mieux positionner le Maroc. Dans le cadre du programme Emergence, une série détudes a été élaborée afin de déterminer la position concurrentielle du Maroc. A noter que le programme Emergence est lexpression dune nouvelle politique industrielle qui se veut volontariste, visant des secteurs et des métiers stratégiques où le Maroc peut mettre en valeur ses atouts dans un environnement hautement concurrentiel. Et pour mieux positionner le Royaume, un benchmarking a porté sur un échantillon de 13 pays répartis en trois groupes : le groupe de compétition comprenant lAlgérie, la Tunisie, lÉgypte, la Jordanie, le Sénégal, la Turquie et la Roumanie ; le groupe daspiration composé de la République Tchèque, du Portugal et de la Malaisie et le « groupe World Class » groupant lEspagne et la Corée du Sud. Les résultats des études basées sur un certain nombre déléments tels que le coût de financement, le climat des affaires ont démontré que, globalement, le Maroc se distingue peu du groupe de compétition. Le financement : un handicap majeur Par rapport aux pays compétiteurs, la flexibilité du travail constitue un point défavorable. En ce qui concerne la main-duvre qualifiée, son coût est compétitif par rapport aux concurrents. Avec un indice de compétitivité de 82, le Maroc se positionne à la cinquième place derrière le Sénégal, lEgypte et la Roumanie. Lindice de disponibilité de la main-duvre qualifiée se situe, de son côté, à 18 en moyenne pour lensemble des pays du groupe de compétition. Pour ce qui est de la productivité et de la qualité, lindice sétablit pour le Maroc à 55, soit le même niveau atteint par la Roumanie et la Tunisie, à savoir 10 points de plus que le groupe de compétition. Les dysfonctionnements du marché du travail restent, par contre, importants. La formation de base constitue, en dernier lieu, un handicap comparativement aux pays de léchantillon. 80% des entreprises enquêtées placent le coût de financement comme une véritable contrainte contre 30%, 35% et 45% respectivement pour la Turquie, lEgypte et lAlgérie. En Bulgarie, en Roumanie et en Hongrie, ces taux sélèvent respectivement à 41%, 35% et 19%. Pour ce qui est des taux dintérêt, ils dépassent de peu 8% au Maroc alors quils représentent 14% en Roumanie, 12,5% en Pologne et près de 10% en Algérie. La Hongrie, lEgypte et la Bulgarie sont mieux placées avec des taux respectifs avoisinant 7% pour les premiers et 8% pour le dernier. Concernant les deux principaux intrants que sont lénergie et leau, les performances du Maroc restent très modestes. En guise de rappel, les dernières hausses des cours du pétrole ont occasionné un surcoût avoisinant 15% relativement au groupe de compétiteurs. Les coupures délectricité sélèvent en moyenne à 7 jours par an contre 1 jour environ en Pologne, 2 jours en Turquie et en Hongrie, 4 jours en Bulgarie. Les coupures deau sont moins fréquentes et interviennent au moins une fois tous les quatre mois et restent concentrées dans certaines régions telles que Tanger où le tiers des entreprises se plaint de ce problème. En matière de climat des affaires, le Maroc ressort avec un score largement supérieur à la moyenne des compétiteurs par la qualité et le coût de la vie. Quid du climat des affaires ? Selon les enquêteurs, ce résultat est le fruit des efforts déployés en ce qui concerne la promulgation de la loi sur la propriété industrielle. Ainsi, si un peu plus de 10% des industriels estiment que les lois et règlements ne sont pas interprétés de manière claire et consistante, ils sont près de la moitié à déclarer linverse. En effet, pour une bonne partie des actes administratifs, des progrès notables ont été constatés. La connexion au réseau téléphonique, deau et délectricité est très compétitive au Maroc, comparativement à dautres pays comme la Chine, les pays dEurope centrale et orientale hors Hongrie qui réalisent de meilleures performances que le Maroc au même titre que la Turquie. Autre élément à lactif du Maroc : le dédouanement des marchandises. Il ne faut que 3 jours pour lever les marchandises au Maroc contre près de 25 en Algérie, 10 en Chine et près de 5 en Bulgarie et en Turquie. Lenvironnement juridique a connu des évolutions salutaires ces dernières années à travers la modernisation du cadre juridique, la création des tribunaux de commerce, lamélioration de la spécialisation des juges dans le domaine commercial Mais cela ne doit pas occulter que les tribunaux de commerce ne disposent pas de suffisamment de juges commerciaux et certaines spécialités ne sont pas encore couvertes, ce qui entraîne le recours à des experts externes.