* Des projets dinvestissements très capitalistiques doivent permettre datténuer les disparités régionales * La recherche des investissements étrangers est devenue un leitmotiv pour les pays en développement. Emergence et Attractivité du territoire Maroc » tel est le thème ayant fait lobjet dune conférence-débat organisée lundi dernier par la Fédération de lénergie. Lattractivité du territoire est désormais dune actualité brûlante parce quelle constitue un enjeu majeur dans une économie de plus en plus mondialisée. Le thème est dautant plus intéressant quil fait lobjet dun séminaire en Europe les 6, 7 et 8 juin courant sur son attractivité. La recherche des investissements étrangers, non seulement financiers mais également le transfert de know-how, est devenue un leitmotiv pour les pays en développement afin de faire décoller leurs économies et de répondre aux besoins dune population en forte croissance et avide de consommation. Charles-Albert Michalet, professeur déconomie politique à lUniversité Paris Dauphine, invité à cette conférence-débat, sinterroge sur le moyen de lattractivité dun pays. Il existe, selon lui, deux approches distinctes permettant daméliorer cette attractivité : la première, statique, est préalable et nécessaire et consiste en la réalisation des prérecquis. Ces prérecquis sont les conditions nécessaires quun pays doit réunir : stabilité du régime politique, bonne gouvernance et bon climat des affaires, attitude favorable à linvestissement privé, dérégulation, privatisation... La seconde approche proactive est liée à la promotion du label pays par le biais de campagnes commerciales agressives, la tenue de foires et salons ainsi que la participation à des manifestations étrangères pour mieux vendre le produit. A noter à cet effet que le ministre de lIndustrie, du commerce et de la mise à niveau de léconomie, Salah Eddine Mezouar, contribue à lémergence du Maroc par le biais dune restructuration à la fois globale et ciblée de notre stratégie industrielle au service de lessor de léconomie nationale et ce, dans le cadre du programme dit «Emergence». En effet, et si lattractivité du Maroc se mesure par un ensemble déléments, la variable énergie occupe une place de choix. coût de lénergie Le président de la Fédération de lénergie, Moulay Abdallah Alaoui, annonce dans son discours : «Le secteur de lénergie y est sensible puisquil a été précurseur en matière dattraction des investissements étrangers, ayant entamé sa libéralisation très tôt avec la privatisation de la distribution des produits pétroliers en 1994 et du raffinage en 1997 ». Et si on se réfère à létude baptisée «Programme Emergence » par le cabinet McKinsey, on remarque que le secteur de lénergie est essentiel à la croissance dans la mesure où il constitue un intrant très important. Dans le même sillage et pour faire face à cette réflexion, de lourds investissements sont programmés dans diverses filières énergétiques, comme par exemple loptimisation du parc des centrales électriques et le déploiement de nouvelles centrales thermiques pour satisfaire une demande croissante délectricité de lordre de 8% par an. Dans le domaine des énergies renouvelables, le Maroc dispose dun fort potentiel densoleillement et de vent dans le nord et le sud du Maroc, la production délectricité sera rendue possible et à un coût compétitif à partir du photovoltaïque et de léolien . Daprès le Président de la fédération, ces projets dinvestissements très capitalistiques dans les infrastructures doivent permettre datténuer les disparités régionales et daugmenter lattractivité locale à travers un marketing territorial ciblé formalisé par un contrat-programme spécifique à chaque filière comprenant des incitations économiques et un accompagnement durant le processus dexécution. Le Président de la fédération donne lexemple des pays qui ont profité des flux de capitaux privés et qui ont atteint 490,5 Mds de $ en 2005. Dix pays mobilisent la majorité des investissements directs étrangers : la Chine, la Russie, le Brésil, le Mexique, la République tchèque, la Pologne, le Chili, lAfrique du Sud, lInde et la Malaisie. Il en découle ainsi que le Maroc a encore du pain sur la planche afin denclencher une dynamique vertueuse comparable à celle observée dans les pays les plus avancés, en terme dattractivité tels que les pays asiatiques.